Une étude publiée aujourd’hui dans le New England Journal of Medicine examine les dernières minutes de vie pour mieux définir le début de la mort. L’étude a été dirigée par le Dr Sonny Dhanani pédiatre à l’Institut de recherche du CHEO[1], en Ontario. Le projet, intitulé Death Prediction and Physiology After Removal of Therapy Study, ou DePPaRT a pour objectif principal de « de documenter autant que possible le processus de la mort, en particulier chez les personnes gravement malades qui ne sont plus réanimées » et de vérifier que les critères de définition de la mort, qui varient d’un pays à l’autre, sont suffisamment fiables. La qualité de ces critères est spécialement cruciale en cas de prélèvement d’organes, car « de nombreuses familles et certains médecins peuvent espérer un rétablissement miraculeux même après le retrait du respirateur artificiel » (cf. Les donneurs d’organes sont-ils vraiment morts ?).
Depuis 2014, 600 patients en fin de vie ont été suivis, au Canada, au Royaume-Uni et en République Tchèque. Leurs signes vitaux ont été surveillés pendant le « processus de mort ». Le Dr Dhanani et son équipe ont constaté que la réalité est plus complexe que le fameux « encéphalogramme plat » que l’on voit dans les films (cf. Vers une définition universelle de la « mort cérébrale » ?). En effet, dans 14 % des cas, l’activité cardiaque « s’arrête et redémarre plusieurs fois au cours du processus de mort avant de s’arrêter complètement », sans que cela n’entraîne pour autant ni « redémarrage complet du cœur », ni « réveil soudain des gens » (cf. « La mort reste incomprise, insaisissable et irrémédiable »).
L’étude ajoute que « le temps le plus long nécessaire à un cœur pour s’arrêter complètement était d’environ quatre minutes », ce qui corrobore la définition canadienne du décès, déclaré cinq minutes après la dernière activité cardiaque. Si le cœur redémarre pendant cette période, les médecins attendent cinq minutes supplémentaires pour confirmer le décès. « Les médecins et les familles doivent être conscients que cela se produit 14% du temps, explique le Dr Dhanani. Mais ils doivent également être rassurés sur le fait que cela ne signifie pas que la personne va revenir à la vie ». Sur l’ensemble des patients étudiés, il n’y a pas eu une seule erreur de détermination du décès. Aux Etats-Unis, cependant, c’est une attente « de 2 à 5 minutes » qui est « recommandée ».
[1] Children’s Hospital of Eastern Ontario Research Institute
Source : Medical Press, Children’s Hospital of Eastern Ontario Research Institute (27/01/2021) – Gizmodo, Ed Way (27/01/2021) ; Photo : Pixabay\DR