Comme annoncé la semaine dernière, le décret d’application concernant l’ouverture du don de gamètes aux adultes sans enfants est publié au journal officiel ce jeudi (cf. Gènéthique du 5 octobre 2015). Marisol Touraine justifie cette ouverture car elle constate que « la France manque de dons, surtout d’ovocytes, pour répondre aux attentes des couples infertiles ». Elle se défend de remettre en cause les autres principes du don : volontariat, gratuité, anonymat.
Le décret ouvre néanmoins la possibilité de conserver une partie des gamètes prélevées pour soi et de les congeler, « en guise de rétribution ». Joëlle Belaisch-Allart, vice présidente du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français, elle-même gynécologue obstétricienne, considère qu’il s’agit « d’une mauvaise réponse à une bonne question ». Elle milite pour que « toutes les françaises, donneuses ou non aient le droit de conserver leurs ovocytes ». Elle regrette qu’en France, « on vive dans le dogme du gratuit ». Prenant l’exemple de l’Espagne où les donneuses sont rétribuées « à hauteur d’environ 1000 euros », elle propose qu’en France les donneuses touchent « un forfait de défraiement de l’ordre de 400 ou 500 euros ».
Le décret prévoit par ailleurs de rendre obligatoire « pour ceux qui ne sont pas parents, la consultation préalable par un psychologue, pour éviter toute démarche qui ne serait pas volontaire ou suffisamment éclairée ».
Marisol Touraine a précisé que « le décret ne permet absolument pas la gestation pour autrui (GPA) » : l’occasion de rappeler son opposition à la GPA, ainsi que celle du gouvernement.
Ouest France (14/10/2015); Madame Figaro (14/10/2015)