A l’occasion de la troisième lecture du projet de loi de bioéthique à l’Assemblée nationale (cf. Projet de loi bioéthique : la commission campe sur sa version de 2ème lecture, « Les principes éthiques sont variables dans le temps et l’espace. » Vraiment ?), l’Ifop a effectué un sondage à la demande de l’association Alliance Vita sur la connaissance des Français quant au contenu du texte. 1 011 personnes ont été interrogées, un échantillon représentatif de la population française précise l’institut de sondage. Les résultats indiquent une profonde méconnaissance du projet de loi par les citoyens. Des résultats également révélateurs « de leur souhait que soient imposées des limites aux recherches qui mettent en cause l’intégrité de l’être humain ».
Une méconnaissance des conséquences de la mesure phare du texte
Bien que la mesure de la « PMA pour toutes » ait occupé l’essentiel des débats, seul un quart des Français ont connaissance des conséquences concrètes de la mesure, comme le fait que « le projet de loi autoriserait la procréation d’enfants sans aucun lien biologique avec leurs parents via le double don de gamètes », ou « que la PMA serait remboursée par la sécurité sociale, y compris pour les personnes sans problème d’infertilité ».
Sur le sujet de l’embryon, l’absence d’information des Français est encore plus prononcée. Ainsi, seuls 9% des sondés indiquent savoir que la loi autorisera à apporter des modifications génétiques aux embryons (cf. Editer le génome : des conséquences imprévisibles ?). Et 7% d’entre eux sont au courant de la future possibilité de créer des chimères animal-homme (cf. Projet de loi bioéthique : « Oui, les chimères ont raison d’effrayer »).
Les Français demandent l’application du principe de précaution
En matière de bioéthique, 57% des Français réclament l’application du principe de précaution, « comme cela est le cas pour la nature et l’environnement ». Un soutien qui « traverse les classes d’âge (…), et les orientations politiques », et qui se fait plus insistant s’il s’agit d’interdire l’utilisation des embryons humains modifiés génétiquement pour la recherche ou la création de chimères. Ils sont alors respectivement 72% et 76% en moyenne à soutenir l’application de ce principe. Des chiffres qui passent à 82% et 87% parmi les soutiens déclarés de la majorité présidentielle.
Source : Atlantico, Ifop et Caroline Roux (05/06/2021) – Photo : Pixabay