Dans une étude publiée dans le Journal of Ovarian Research [1], des obstétriciens et des gynécologues de l’université de Toho, au Japon, ont constaté que si les blastocystes [2] sont encore contractés au moment du transfert, les résultats de la procédure de PMA avec embryons congelés peuvent être compromis (cf. Une vie suspendue).
En effet, dans le processus de vitrification, le cytoplasme du blastocyste est déshydraté et se contracte, empêchant la cristallisation de l’eau dans les embryons et les protégeant contre des « dommages » éventuels. Au cours de la décongélation, l’eau retourne progressivement dans le cytoplasme pour permettre à l’embryon rétréci de se « dilater » à nouveau. Cependant, dans certains cas, lorsque les embryons sont placés dans un cathéter pour être transférés plusieurs heures après la décongélation, ils peuvent se contracter une nouvelle fois en raison d’une « dilatation inadéquate » .
Les chercheurs ont examiné 999 blastocystes de catégorie 3BB ou plus [3] considérés comme étant de « bonne qualité »(GQB [4]) et 332 blastocystes de « moins bonne qualité », d’un grade inférieur à 3BB (non-GQB).
Après avoir évalué la morphologie des blastocystes avant la cryoconservation et après la décongélation, les chercheurs ont constaté que, dans 15,4% des cas, le blastocyste s’était contracté à nouveau, entraînant des taux d’implantation, de grossesse constatée cliniquement, de grossesse poursuivie et de naissances vivantes, inférieurs aux autres. La tendance s’est maintenue lorsqu’ils analysèrent séparément les embryons dits GQB et les non-GQB.
Selon les chercheurs, le risque de contraction du blastocyste après la décongélation est plus élevé chez les embryons de « moins bonne qualité » et ceux atteignant le stade de blastocyste après le sixième jour. Les femmes âgées de 35 ans et plus présentent également un risque supérieur (cf. Embryons congelés : un risque plus élevé d’hypertension artérielle ; PMA : un risque accru de pré-éclampsie avec le transfert d’embryons congelés).
[1] Ayumo Ito et al, Effect of blastocyst shrinkage on assisted reproductive outcomes: a retrospective cohort study describing a new morphological evaluation of blastocyst pre-vitrification and post-warming, Journal of Ovarian Research (2023). DOI: 10.1186/s13048-023-01276-1
[2] Les blastocystes sont des embryons de 5/6 jours.
[3] Les embryologistes classifient les embryons en plusieurs degrés ou catégories selon les paramètres observés : le degré A pour la meilleure « qualité », et le degré D pour la moins bonne « qualité ». Le chiffre indique le stade de développement du blastocyste. La première lettre correspond à la masse cellulaire interne, qui deviendra le fœtus, et la seconde au trophectoderme, qui deviendra notamment le placenta.
[4] Pour Good-Quality Blastocyst
Source : Medical Xpress, Toho University (11/12/2023)