“Partager mes ovocytes était une erreur”

Publié le 2 Nov, 2015

Dans The Telegraph, Emma Aguado, britannique de 34 ans, témoigne des difficultés rencontrées après un don d’ovocytes. En contrepartie de ce don, elle a pu bénéficier d’une fécondation in vitro (FIV) gratuite. Emma n’est pas tombée enceinte, contrairement à la femme qui a reçu ses ovocytes.

 

Le  « partage d’ovocytes » auquel Emma a eu recours, n’est organisé que dans des hôpitaux et des cliniques privés : une femme, avec des ovocytes sains, mais qui n’a pas assez d’argent pour entreprendre une FIV (pas moins de 5000£), donne ses ovocytes à un couple infertile désireux de procréer. C’est une situation « gagnant-gagnant ».

 

Elle raconte que son geste était « une décision purement financière », « une chance d’avoir une FIV gratuite » et qu’elle « n’aurait pas donné ses ovocytes de manière altruiste ». C’était une façon d’avoir un enfant alors que son horloge biologique tournait et qu’elle n’avait pas de partenaire stable.

 

Emma a produit quatorze ovocytes, elle en a donné sept. Aucun des cinq embryons d’Emma n’a survécu alors que tout a fonctionné pour le couple receveur qui a donné naissance à un petit garçon. « J’étais dévastée », raconte Emma. « Après avoir donné mes ovocytes, la seule chose à laquelle je pouvais penser était : je veux les récupérer ».  A propos de l’enfant né, la jeune femme confie qu’elle se demande souvent à quoi il ressemble, comment il va ? D’autant qu’à ses 18 ans, il sera en droit de demander l’identité de sa donneuse : Emma[1]. Une épreuve traversée aussi par Lisa qui considère que donner ses ovocytes était « la pire erreur de sa vie ».

 

Jackie Leach Scully professeur d’éthique sociale et de bioéthique à l’université de Newcastle déclare à ce sujet « qu’il est important qu’il y ait de nombreux contrôles pour empêcher que les femmes ne soient persuadées de faire quelque chose qu’elles ne feraient pas si ce n’était pas pour de l’argent ». La directrice exécutive du Infertility Network UK, Susan Seenan, partage cet avis et veut encourager « le don altruiste ».

 

Emma Aguado raconte son histoire pour que d’autres femmes en mal d’enfant, considèrent toutes les possibilités pour devenir mères avant de céder à cette ultime solution.

 

[1] La levée de l’anonymat pours les donneurs de sperme et d’ovocytes existe depuis 2005 en Grande-Bretagne.

 

The Telegraph (31/10/2015)
 

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