Nouvelles techniques génomiques : des micro-organismes déjà commercialisés

Publié le 2 Fév, 2024

L’Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA) a identifié 35 micro-organismes génétiquement modifiés (MGM) [1] en phase de pré-commercialisation ou déjà commercialisés. « Il s’agit de onze bactéries, 22 levures, un champignon endophyte (vivant à l’intérieur des plantes en symbiose) et une micro-algue ». Trente-trois de ces organismes ont été modifiés avec l’outil CRISPR et trois seulement ont « été soumis à des procédures d’autorisation par des autorités internationales et les études d’évaluation des risques sont peu nombreuses ».

Une « mobilisation croissante des industries »

Ces micro-organismes sont utilisés pour fabriquer des additifs en alimentation humaine ou animale [2] ou bien « destinés à être commercialisés directement en tant que tels, que cela soit dans les champs ou via l’alimentation ». Ainsi, l’AESA a identifié une bactérie « visant à “retirer de manière sélective les bactéries non désirées (Salmonelle) de l’estomac des animaux” », déjà commercialisée par Folium Science, une levure destinée à augmenter la quantité de Bêta-carotène, ou encore 13 micro-organismes développés pour être utilisés dans la production de bière ou de vin (cf. Et maintenant une « bière CRISPR » ?).

L’étude [3] de l’AESA a été demandée par la Commission européenne, « une étape obligatoire » si une déréglementation devait être proposée. Selon l’Autorité, il existe « une adoption croissante des MGM utilisées pour diverses applications dans le secteur de l’alimentation humaine et animale ». « Un constat qui explique la mobilisation croissante des industries du secteur pour obtenir la déréglementation de ces OGM obtenus par de nouvelles techniques, à l’image de ce que la Commission européenne a proposé pour les plantes en juillet 2023 ».

Des députés à l’œuvre

A l’occasion des discussions portant sur les végétaux (cf. NTG : le Parlement européen assouplit les règles), trois eurodéputés ont introduit les micro-organismes et les animaux génétiquement modifiés dans le débat [4], via l’introduction d’amendements.

Le 6 ou 7 février prochain, les eurodéputés se réuniront en séance plénière pour examiner la proposition formulée par la Commission européenne et amendée par les comités agriculture et environnement. Les parlementaires décideront de demander à la Commission d’initier un travail en vue de déréglementer les micro-organismes et les animaux génétiquement modifiés, ou non.

 

[1] L’AESA a défini les « nouvelles techniques génomiques » comme « les techniques pouvant modifier le matériel génétique d’un organisme, développées après la publication de la directive européenne 2001/18 ». Par ailleurs, elle « n’a pas étudié les cas où les MGM sont utilisés comme usine de fabrication de produits type additifs alimentaires et qui ne devraient pas être présents (sauf accident) dans la préparation finale ».

[2] l’étape de purification pouvant être incomplète, ce qui conduit alors à la présence de MGM dans le produit commercialisé

[3] Les informations disponibles sont peu nombreuses. Les entreprises fournissent des « peu informatives » pour « des raisons de confidentialité ».

[4] Asger Christensen, Erik Poulsen et Emma Wiesner, eurodéputés danois et suédois du groupe Renew Europe

Source : Inf’OGM, Eric Meunier (30/01/2024)

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