En 2023, 125 bébés sont nés par PMA à Malte. Un « record ». Mais 12 embryons congelés se trouvent dans un « vide juridique ». En effet, la loi maltaise interdit la destruction des embryons, mais elle ne prévoit pas non plus la possibilité d’adopter des enfants à naître.
Le problème est apparu pour la première fois l’année dernière quand un couple a voulu proposer à l’adoption 4 embryons cryoconservés depuis 2019. Depuis, trois autres couples se sont séparés, renonçant à l’implantation de leurs embryons, et portant à 12 le nombre d’embryons « abandonnés ».
Fin 2023, le nombre total d’embryons congelés s’élevait à 612, mais les autres « parents potentiels » ont exprimé leur volonté de les utiliser. Ils ont jusqu’à la fin de leur quarantaine pour le faire [1].
Un maillon manquant dans la règlementation
En 2018, les modifications apportées à la loi réglementant la pratique de la fécondation in vitro ont autorisé la congélation d’embryons à condition que les futurs parents acceptent de donner les embryons qu’ils n’utilisent pas, en vue d’une adoption. Dès que les futurs parents déclarent qu’ils n’utiliseront plus les embryons, leur « garde » est confiée à la Embryo Protection Authority.
L’Adoption Administration Board est légalement autorisé à faire des recommandations à la Embryo Protection Authority concernant l’éligibilité et l’aptitude des parents potentiels à adopter un embryon. Mais il existe un vide car les agences d’adoption de Malte ne sont pas autorisées à s’occuper des embryons. Ce qui signifie que les embryons ne peuvent pas leur être transmis pour procéder à l’adoption.
Plus de bébés, un taux de réussite qui stagne
Au cours des dix dernières années, 601 bébés ont été mis au monde après une procédure de PMA. Parmi eux, 154 sont nés d’un transfert d’embryon congelé.
Le taux de réussite de la FIV reste lui identique : le pourcentage de naissances vivantes en 2023 était de 26,88 %, soit une augmentation de 0,24 % par rapport à l’année précédente (cf. Les FIV sont deux fois moins efficaces que ne le pensent les couples infertiles).
Le Gouvernement a récemment annoncé qu’environ 650 couples, actuellement sur liste d’attente, pourront accéder à la PMA dans une clinique privée, suite à un investissement de 6 millions d’euros.
[1] Les femmes autorisées à accéder à la PMA doivent être âgées de 18 à 48 ans.
Source : Times of Malta, Claudia Calleja (23/05/2024)