Les souris indispensables à la recherche

Publié le 3 Fév, 2003

Le magazine L’Express a mené l’enquête sur les souris de laboratoire. La souris est le modèle animal d’expérimentation par excellence de part sa petite taille (coût d’élevage réduit), ses capacités de reproduction (2 à 5 souriceaux par portée après une gestation de 21 jours) et ses ressemblances physiologiques et génétiques avec l’homme (90 % de nos gènes ont leur homologue chez la souris).

Les souris peuvent être génétiquement modifiées pour étudier la fonction d’un gène en particulier. Ainsi, les chercheurs produisent des souris "knock out" pour lesquelles ils rendent non fonctionnel le gène à étudier. Plus rarement, ils fabriquent des souris "knock in" en substituant un gène déficient par le même gène actif. Les recherches sur des souris génétiquement modifiées ont permis une meilleure connaissance pour de nombreuses maladies à composante génétique (mise en évidence de gène de prédisposition au cancer ), les pathologies métaboliques (diabète), les maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson,…). Ainsi, la recherche sur la trisomie 21, financée majoritairement en France par la Fondation Jérôme Lejeune, avance grâce à l’étude des modèles murins qui pour la trisomie 21 humaine sont des souris partiellement trisomiques pour le chromosome 16. 

L‘objectif , en créant des souris mutées, est à terme de mettre au point des remèdes qui compenseront l’anomalie de la protéine.

Chaque année, ce sont des centaines de lignées de souris génétiquement modifiées qui sont créées. Dans le monde, 25 millions de souris sont utilisées chaque année pour les besoins de l’expérimentation animale, 5,3 millions en Europe dont 1,5 million pour la France.

En France, le Centre de distribution, de typage et d’archivage animal (CDTA) fait office de laboratoire de conservation des modèles murins pour la recherche. Plus de 35 000 souris y cohabitent. Le CDTA possède plus de 300 lignées de souris en cage. Ce sont les modèles les plus demandés ou les mieux connus des scientifiques. Les 1000 lignées suivantes sont conservées sous forme d’embryons congelés. Cette technique de conservation est insatisfaisante à cause d’un taux d’échec élevé lors de la décongélation et de la réimplantation des embryons chez les mères porteuses. Ainsi, pour conserver une lignée, les chercheurs doivent garder au moins 500 embryons.

L’Express (Bruno D. Cot) 30/01/03 – Gènéthique

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