Les répercussions psychologiques des interruptions de grossesse

Publié le 28 Nov, 2007

Le quotidien Le Monde publie une interview du psychiatre et pédopsychiatre Stéphane Clerget, qui vient de publier un livre baptisé : "Quel âge aurait-il aujourd’hui ?"*. Cet ouvrage analyse les répercussions psychologiques des interruptions de grossesse, volontaires comme les IVG ou involontaires comme les fausses couches.

Stéphane Clerget explique que certaines femmes souffrent encore dix ans après la perte de leur fœtus et que ces souffrances ne sont généralement pas prises en considération par l’entourage ou la société. "Si on évoque les conséquences psychologiques des IVG, on risque de devenir suspect de soutenir les mouvements anti avortements", dénonce t-il.

Il souligne également que les autres enfants de la famille peuvent souffrir de la perte de celui qui aurait été son frère ou sa sœur car ils sont particulièrement réceptifs à la douleur de leur mère.  Ils peuvent aussi se sentir coupable d’avoir désiré la disparition de celui qui aurait été un rival. "Certains petits peuvent imaginer que le fœtus mort a été digéré par leur mère. Ils peuvent alors craindre d’être à leur tour dévorés et par conséquent prendre de la distance vis à vis de leur mère", explique Stéphane Clerget. Pour les rassurer, il faut donc leur parler et les déculpabiliser. Il signale aussi qu’une grossesse interrompue peut avoir des répercussions sur le prochain enfant.

Pour aider ces femmes dans leur travail de deuil, l’auteur préconise de "légitimer la douleur morale de la perte du fœtus". S’il est possible pour les fausses couches tardives, les morts in utero ou les interruptions médicales de grossesse de plus de 5 mois, d’inscrire le bébé à l’état civil ou sur le livret de famille, Stéphane Clerget estime qu’il faudrait aussi mettre en place des rituels laïques ou religieux de deuil.

* "Quel âge aurait-il aujourd’hui ?" Stéphane Clerget – Editions Fayard

Le Monde (Martine Laronche) 28/11/07

Partager cet article

[supsystic-social-sharing id='1']

Synthèses de presse

« Soignants de soins palliatifs, nous demandons à nos représentants politiques d’en finir avec la séquence fin de vie. Notre travail n’est pas une séquence. »
/ Fin de vie

« Soignants de soins palliatifs, nous demandons à nos représentants politiques d’en finir avec la séquence fin de vie. Notre travail n’est pas une séquence. »

Claire Fourcade, la présidente de la SFAP, appelle à « cesser d’utiliser la fin de vie comme un marqueur politique ...
09_dpni
/ Dépistage prénatal, IVG-IMG

Dépistage prénatal de la trisomie 21 : la Belgique pointée du doigt par l’ONU

Le Comité des droits des personnes handicapées de l’ONU affirme qu’en Belgique, la « perception négative des personnes handicapées » ...
justice
/ PMA-GPA

Royaume-Uni : une mère porteuse obtient un droit de visite

Au Royaume-Uni, une mère porteuse s'est vu accorder par la justice un droit de visite pour son enfant biologique ...

Textes officiels

Fiches Pratiques

Bibliographie

Lettres