Une recherche conjointe, menée par Yutaro Shuto, Ryoya Nakagawa et Osamu Nureki de l’université de Tokyo, a permis de déterminer la structure spatiale de divers processus d’un nouvel outil d’édition génétique appelé « prime editor » (cf. Les « prime editors », « traitement de texte » de la génétique). L’analyse fonctionnelle basée sur ces structures a également révélé comment un « prime editor » pouvait réaliser une « transcription inverse », synthétisant de l’ADN à partir de l’ARN, sans « couper » les deux brins de la double hélice.
Clarifier ces mécanismes moléculaires contribue « grandement » à concevoir des outils d’édition de gènes « suffisamment précis » pour les traitements par thérapie génique, affirment les chercheurs. Ces résultats sont publiés dans la revue Nature [1].
Un « traitement de texte »
Les systèmes de « prime editing » sont composés de deux éléments. Le premier est le « prime editor », qui combine une protéine SpCas9, utilisée dans l’outil CRISPR-Cas, et une transcriptase inverse, une enzyme qui transcrit l’ARN en ADN. Le second composant est un ARN guide modifié (pegRNA) qui identifie la séquence cible dans l’ADN et code l’édition souhaitée.
Dans ce complexe, l’éditeur principal fonctionne comme un « traitement de texte », remplaçant avec précision les informations génomiques. Cet outil a déjà été mis en œuvre avec succès dans des cellules vivantes d’organismes tels que des plantes, le poisson zèbre ou encore la souris. Toutefois, la manière dont ce complexe moléculaire exécute chaque étape du processus d’édition n’était pas claire, principalement en raison du manque d’informations sur sa structure spatiale.
Les chercheurs entendent utiliser leurs récentes découvertes pour mettre au point des « prime editors » améliorés.
[1] Structural basis for pegRNA-guided reverse transcription by the prime editor, Nature (2024). DOI: 10.1038/s41586-024-07497-8
Source : Phys.org, University of Tokyo (29/05/2024) – Photo : iStock