A partir des cellules de Snuppy, « le premier chien cloné il y a plus de dix ans », une équipe composée de chercheurs sud-coréens et américains[1] a donné naissance il y a quelques années à quatre chiots « re-clonés ». Snuppy avait été cloné par la même unité de Séoul en 2005 à partir d’un lévrier afghan nommé Tai. Alors qu’il était âgé de cinq ans, ses cellules souches ont été utilisées pour fabriquer de nouveaux clones : sur 94 embryons implantés, quatre ont mené à des naissances. L’un des quatre chiots est décédé au bout de quelques jours, mais la cause de ce décès n’a pas été reliée à la technique de clonage. Les trois chiots survivants sont aujourd’hui âgés de sept ans.
Le clonage de chiens est « particulièrement compliqué en comparaison de celui des souris, des vaches, des cochons, des chèvres, des lapins ou des chats », car leur « processus reproductif » implique « une seule période d’ovulation par cycle », et une maturation des ovocytes hétérogènes.
L’équipe, qui souhaite en apprendre plus sur la santé et la viabilité des animaux clonés et « reclonés », car la « question du vieillissement accéléré des animaux clonés reste encore sans réponse » a publié un article dans la revue Scientific Reports le 10 novembre dernier. Ils ont comparé « la santé de Snuppy avec celle de son ‘modèle’ afin de détecter d’éventuels effets délétères du clonage ». Les deux chiens sont morts des suites d’un cancer (« particulièrement courant chez les chiens ») à l’âge de 10 et 12 ans, « ce qui correspond à l’âge de vie moyen des lévriers afghans ». A l’âge de neuf mois, les trois chiots étaient eux « normaux et en bonne santé » ; « le suivi clinique et moléculaire de ces ‘reclones’ tout au long de leur vie fournira une occasion unique de comparer la santé et la longévité de ces animaux avec celles des donneurs » estiment les chercheurs.
Plus tôt ce mois ci, une étude publiée dans le Scientific Reports a déclaré que l’arthrose invalidante et la maladie pulmonaire dont souffrait Dolly, la première brebis clonée, était « similaires à celles observées chez les moutons naturellement conçus et les clônes agés en bonne santé ».
[1] Seoul National University (Corée du Sud), Michigan State University (USA), université de l’Illinois d’Urbana-Champaign (USA)
Pour aller plus loin :
Un chien mort depuis 12 jours cloné avec succès
CRISPR remplacera-t-il le clonage animal ?
Phys.org, Bob Yirka (22/11/2017) ; Sciences et avenir, Anne-Sophie Tassard (22/11/2017); AFP (23/11/2017)
Photo : Pixabay / DR