Entre 2009 et 2011, les centres d’étude et de concervation des oeufs et du sperme humain (Cecos) relèvent que le nombre de donneurs de sperme est passé de 400 à 233. Pour le professeur Louis Bujan, président de la férédation des cecos, “l’avenir reste préoccupant“. Emmanuel Prada-Bordenave, directrice de l’Agence de la Biomédecine (ABM) explique cette diminution par l’émergence de la question de la levée de l’anonymat des donneurs.
Car précisément, le don anonyme de gamètes peut être une souffrance tant pour pour les enfants que pour les donneurs. Tout en soulignant l’implication de l’ABM dans les campagnes de don de spermes, Emmanuelle Prada-Bordenave explique qu’avec cette remise en cause de l’anonymat, “les donneurs ont été déroutés, pour ne pas dire secoués quand ils ont vu des enfants nés après insémination, faire part de leur douleur d’ignorer leur origine. Ces donneurs sont perplexes sur leur geste, ils ne comprennent pas: hier ils étaient sur l’idée que leur don n’apportait que du bonheur, aujourd’hui voir ces situations de souffrance les ont marqués“.
Libération (Eric Favereau) 05/11/2013