L’Académie de médecine dit « oui » à la transplantation d’utérus

Publié le 23 Juin, 2015

Hier, mardi 23 juin, l’Académie de médecine s’est déclarée favorable à la poursuite d’un programme de recherche sur la transplantation d’utérus (cf. Synthèse Gènéthique du 18 juin 2015).

 

Cette décision a été motivée par les succès des transplantations utérines réalisées en Suède par Mats Brännström et son équipe depuis septembre 2014 (cf. Synthèse Gènéthique du 6 octobre 2014). A ce jour, ces transplantations ont permis à 3 femmes de mener une grossesse à terme. Le journaliste Jean Yves-Nau note que la transplantation utérine pourrait constituer « une forme de réponse thérapeutique à la pratique, plus que controversée, de la gestation pour autrui ».

 

En France, deux équipes, une à Limoges et l’autre à Suresnes, s’apprêtent à expérimenter cette intervention « risquée et autour de laquelle subsistent des incertitudes ».

 

Les risques sont en effet importants pour la donneuse qui doit subir une intervention chirurgicale longue et complexe (cf. Synthèse de presse Gènéthique du 28 octobre 2014). Jusqu’à présent la transplantation d’utérus provenant d’une donneuse décédée n’a pas été fructueuse, n’ayant permis de mener aucune grossesse à terme. Les chercheurs s’intéressent également « au devenir de l’enfant à moyen et long terme, à son développement psychomoteur et à celui de son système immunitaire » et ils insistent sur la surveillance des complications qui pourraient survenir dans l’organisme de la femme.

 

Un certain nombre de problèmes éthiques se posent également. « Il est éthiquement discutables de proposer l’ablation de l’utérus à une femme encore en âge de procréer, même si elle dit avoir accompli ses désirs de grossesse », note l’Académie, d’autant plus qu’il « est souhaitable que la donneuse soit jeune pour diminuer le risque de complications obstétricales chez la receveuse ».

 

L’Académie estime que les expérimentations doivent être poursuivies « dans un cadre strictement réglementé ». Elle précise que «  de nombreuses difficultés devront être surmontées avant que la transplantation utérine puisse trouver place dans un programme national de transplantations d’organes ».

Jean Yves Nau (24/06/2015), AFP (23/06/2015)

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