La fin des hybrides en Grande-Bretagne ?

Publié le 30 Sep, 2009

Le journal britannique The Independent a annoncé le 5 octobre 2009 que les trois projets de recherche impliquant la création d’embryons hybrides étaient désormais abandonnés.

 

Des licences non renouvelées

 

En Grande-Bretagne, la conception d’embryons en partie humains, en partie animaux est permise sous réserve d’obtention d’une licence de la Human Fertilisation and Embryology Authority (HFEA). Notons qu’il s’agit bien d’embryons hybrides et non chimériques. On appelle chimères des êtres qui ont des populations cellulaires de deux origines génétiques différentes, ces cellules possédant chacune un seul code génétique (comme les chimères de poulet et caille). Les hybrides en revanche sont conçus à partir de deux codes génétiques d’espèces différentes qu’ils possèdent dans chacune de leurs cellules (par exemple, le mulet issu de l’âne et de la jument).

 

Deux des trois projets licenciés, dirigés par le Pr Stephen Minger du King’s College de Londres et le Pr Lyle Armstrong de l’Université de Newscatle, avaient déjà tourné court durant l’année. Le troisième vient d’expirer après s’être vu refuser une allocation de financement public. Sa licence, qui expirait en juillet, n’a d’ailleurs pas été renouvelée. Les conseils ont estimé que ces recherches ne pouvaient permettre de développer des traitements contre les maladies incurables (comme la maladie de Parkinson) ainsi qu’on l’avait d’abord fait miroiter.

 

Refus de financements publics

 

Si le nouvel Human Fertilisation and Embryology Act, qui est entré en vigueur en octobre 2009, a été spécialement amendé pour permettre la création d’hybrides, pour autant, les recherches ne sont pas financées automatiquement par les deniers publics. “Avoir une licence de la HFEA pour conduire un certain type de recherche n’implique pas automatiquement l’allocation de fonds. Les chercheurs sont en compétition afin d’obtenir un financement qui prend en compte l’excellence scientifique, l’impact stratégique et le potentiel du projet dans l’avancement significatif du corps de connaissance dans ce domaine“, explique Colin Miles, du Biotechnology and Biological Sciences Research Council. Après l’annonce de l’arrêt de ces programmes, le Pr Justin St John de l’Université de Warwick, qui dirigeait l’un des projets licenciés, a annoncé son départ pour l’Université de Monash, en Australie. Ce dernier ne s’est pas expliqué sur les causes de son départ. 

 

Les partisans de la recherche sur les chimères ont accusé les conseils chargés d’examiner les dossiers de financement de ne pas s’être tenus à des raisons scientifiques mais de s’être laissés influencer par des raisons morales. Sir Leszek Borysiewicz, chef exécutif du Medical Research Council, a riposté en niant l’influence des considérations éthiques sur les décisions finales du conseil de financement.

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