La société Cuorips, affiliée à l’université d’Osaka, a indiqué s’apprêter à demander le feu vert du Gouvernement japonais pour une thérapie mettant en œuvre des cellules souches pluripotentes induites (iPS) destinée à traiter des pathologies cardiaques.
L’entreprise a en effet mis au point une « feuille de tissu cardiaque » à partir de cellules iPS [1], qui peut être greffée sur le cœur de patients souffrant d’une maladie coronarienne. Elle déposera une demande de fabrication et de vente de ces feuilles auprès du ministère japonais de la Santé, du Travail et des Affaires sociales au mois de juin, et espère obtenir une « approbation conditionnelle » en 2025, précise son président, Takayuki Kusanagi.
Une course qui s’accélère
Les maladies cardiaques sont la deuxième cause de décès au Japon. Dans 30% des cas des maladies coronariennes sont en cause.
Les huit patients qui ont bénéficié de ce traitement dans le cadre d’un essai clinique ont tous obtenu des résultats positifs. « Au moins l’un d’entre eux » a fait état d’« améliorations majeures » de sa fonction cardiaque. Actuellement les patients souffrant d’une grave maladie coronarienne ont besoin d’une transplantation cardiaque ou d’un dispositif d’assistance ventriculaire. Les feuilles de tissu cardiaque sont beaucoup moins invasives, puisqu’elles peuvent être mises en place au moyen d’une chirurgie endoscopique.
L’entreprise Cuorips a déclaré qu’elle se préparait à mener des essais cliniques pour d’autres maladies. « La course aux thérapies dérivées des iPS s’accélère dans le monde entier. » Ainsi, la société américaine Fate Therapeutics travaille sur des traitements contre le cancer et les maladies auto-immunes, tandis que la société australienne Cynata Therapeutics mène un essai clinique pour un traitement visant à réduire le rejet des greffes d’organes (cf. Traitements à base de cellules iPS : course à la commercialisation). Au Japon, Sumitomo Pharma vise la commercialisation d’une thérapie contre la maladie de Parkinson (cf. Cellules iPS et Parkinson : vers un essai clinique aux Etats Unis ?).
[1] Fruit du travail de l’équipe de Yoshiki Sawa, de l’université d’Osaka, elles utilisent des cellules iPS fournies par le Centre de recherche et d’application des cellules iPS de l’université de Kyoto.
Source : Nikkei Asia, Yuta Maeda (25/05/2024)