Lundi 21 février, le ministère des solidarités et de la santé a lancé « la première étape de sa ‘stratégie nationale’ de lutte contre l’infertilité ». Elle est marquée par la réception du rapport préparé par le professeur Samir Hamamah, responsable du département de biologie de la reproduction du CHU de Montpellier, et par Salomé Berlioux, « représentante de la société civile ». Ce rapport était prévu par la loi de bioéthique 2021 (cf. [Infographie] : ce que contient la loi de bioéthique 2021).
Informer, les jeunes en particulier
Parmi les « pistes concrètes » pour combattre l’infertilité, les auteurs du rapport recommandent « d’informer davantage le public sur les causes de l’infertilité, pour mieux anticiper ses conséquences ». Une « information régulière » sur « la physiologie de la reproduction, le déclin de la fertilité avec l’âge, les limites de la PMA et les facteurs de risques d’infertilité » est préconisée, et ce « à partir du collège et tout au long de la vie active, à hauteur d’une heure et demie de cours par an au collège, au lycée et à l’université » (cf. A Cambridge, des cours pour « éviter d’oublier d’avoir un bébé »).
« Il ne faut pas oublier que la PMA n’est pas une baguette magique », rappelle le Pr Hamamah. « Il y a environ 20 % de succès, ce qui veut dire 80 % d’échec », souligne-t-il (cf. Les FIV sont deux fois moins efficaces que ne le pensent les couples infertiles).
Alerter sur les comportements à risque
Le rapport insiste également sur la prévention, car certains comportements, comme la consommation de tabac, d’alcool ou de café, peuvent « altérer la fertilité ». Ainsi, les auteurs du rapport proposent de mettre en place des « consultations ciblées », « avec une première consultation médicale prolongée à destination des adolescents ». Et « pour les couples d’adultes qui souhaitent avoir leur premier enfant, le rapport prévoit une consultation préconceptionnelle remboursée » (cf. Tests préconceptionnels, dépistage prénatal : une surabondance d’informations anxiogènes).
Le rapport recommande également « le renforcement de la formation des professionnels de santé, la création d’un Institut national de la fertilité pour mieux coordonner les actions des différents ministères concernés, et le développement de la recherche scientifique ».
« Plus de 3,3 millions de Français » sont touchés par l’infertilité. Ce qui conduit un couple sur quatre à recourir à l’assistance médicale à la procréation.
Sources : La Croix, Marion Durand (21/02/2022) ; Libération, Anaïs Moran (21/02/2022) ; Ministère des solidarités et de la santé, CP (21/02/2022)