Une équipe de médecins et biologistes de l’unité Inserm "Biothérapies du diabète", dirigée par François Pattou (université de Lille-Nord de France, CHRU de Lille) a réussi à traiter un diabète au moyen d’une greffe de cellules du pancréas dans un muscle de l’avant-bras de la patiente. Les résultats ont été publiés dans le New England Journal of Medicine.
Suite à une maladie rare, la malade, âgée de 48 ans, avait dû subir une ablation de 80% de son pancréas, ce qui avait provoqué un diabète. Les chercheurs ont donc préparé en laboratoire des cellules prélevées sur le reste sain de son pancréas. "Nous avons isolé puis cultivé 100 millions de cellules bêta – l’équivalent d’un dé à coudre – capables de sécréter de l’insuline, explique François Pattou. Au lieu de les injecter dans le foie, ce qui risquait d’entraîner des complications chez cette patiente, nous les avons greffées deux jours après et sous anesthésie locale dans un muscle de l’avant-bras, le brachioradial." "Un peu plus d’un an après, malgré l’ablation de presque tout le pancréas, la patiente n’a pas développé le diabète de type 1." Les vaisseaux sanguins du bras sont ensuite naturellement venus s’accoler aux îlots de cellules, permettant la diffusion de l’insuline dans le réseau sanguin.
Les chercheurs avaient déjà réussi à corriger un diabète de cette manière chez plusieurs animaux. L’équipe lilloise prépare, en collaboration avec d’autres CHU, un essai clinique incluant une trentaine de malades.
La Croix (Denis Sergent) 23/09/10