GPA : tout a-t-il un prix ?

Publié le 7 Déc, 2021

Au salon Men having babies, organisé à Bruxelles du 5 au 7 novembre dernier, l’offre se veut complète. Ovocytes, utérus, assurances, documents juridiques ont pu y être négociés.

Un accouchement par césarienne : 3 000 dollars. Une amniocentèse : 500 dollars. Un avortement : 2 000 dollars. Voilà les montants prévus par l’entreprise SurrogateFirst spécialisée dans la gestation par autrui. Une société qui se targue de « choyer » ses mères porteuses [1] : leur « satisfaction est notre première priorité – physiquement, émotionnellement et financièrement ». Une « satisfaction » qui semble passer par le fait de « compenser » financièrement une éventuelle hystérectomie par une enveloppe de 10 000 dollars.

SurrogateFirst était l’un des exposants  du salon Men having babies [2] qui s’est tenu à Bruxelles du 5 au 7 novembre dernier. Ovocytes, utérus, assurances, documents juridiques, l’offre du salon se veut complète. L’organisation « sans but lucratif » y a accueilli 250 candidats. Parmi les visiteurs, le président du blog Donorkinderen [3], un blog rassemblant des enfants nés après un don de gamètes, a relevé la nouveauté de l’édition 2021 : « un geste commercial », la « remise pour frères et sœurs ». Autrement dit, des embryons issus des mêmes donneurs peuvent être implantés dans deux mères porteuses simultanément. Une remise dont a bénéficié un homme célibataire qui « veut une grande famille », explique une commerciale : cinq mères porteuses sont enceintes en même temps [4].

Un bébé à tout prix ?

Mais peut-on réduire la vie à un produit, fabriqué la chaîne ? Le mirage est entretenu par les commerciaux de la GPA, avec l’offre « Baby Guarantee ». Un programme qui « donne droit » à un nombre illimité de tentatives pour obtenir un bébé. Le prix : 139 000$ (hors frais liés à la fécondation in vitro et à l’approvisionnement en gamètes). Et si malgré tout le client devait rentrer chez lui sans enfant, il serait intégralement remboursé.

Comme le pointe Céline Revel-Dumas dans son dernier livre GPA, Le Grand Bluff, la GPA c’est dire à une femme « ton corps m’appartient »[5]. A l’enfant qui en est le produit aussi. Tous deux étaient en vente à Bruxelles du 5 au 7 novembre dernier.

 

Cet article a été initialement publié sur Aleteia sous le titre : « Men Having Babies », un salon où tout se négocie, la GPA y compris

 

[1] https://surrogatefirst.com/pages/surrogate-compensation (accédé le 25/11/2021)

[2] Gènéthique, GPA : Une nouvelle édition du salon « vente d’enfants » (20/11/2021)

[3] Donorkinderen, Men Selling and Buying Babies, Steph (20/11/2021)

[4] Gènéthique, La fabrique des orphelins (22/11/2021)

[5] GPA Le Grand Bluff – Céline Revel-Dumas, Editions du Cerf, p. 186

Partager cet article

Synthèses de presse

piglet-1639587_960_720

Utérus artificiel et prématurité : un essai chez la truie

Une équipe chirurgicale de Toronto a transféré le fœtus d’une truie de son utérus à un "utérus artificiel" ...
Canada : 37 prisonniers ont demandé l’« aide médicale à mourir »
/ Fin de vie

Canada : 37 prisonniers ont demandé l’« aide médicale à mourir »

En date du 13 février, le Service correctionnel du Canada avait reçu 37 demandes de prisonniers de recourir à l’« ...
« Esclavage moderne » : trois cas de GPA forcée signalés au Royaume-Uni
/ PMA-GPA

« Esclavage moderne » : trois cas de GPA forcée signalés au Royaume-Uni

Au Royaume-Uni, trois personnes ont signalé un cas de GPA forcée via le service d'assistance téléphonique « sur l'esclavage moderne et ...

Textes officiels

Fiches Pratiques

Bibliographie

Lettres