GPA : « Quelque chose ne tourne pas rond »

Publié le 27 Fév, 2018

Dans un long réquisitoire contre la GPA intitulé « Grossesse pour  autrui ou location d’utérus ? », Monette Vacquin invite à la réflexion et à  la prudence.  Elle insiste sur la nécessité d’ouvrir les yeux sur « la suavité de la novlangue bio-éthique qui endort les esprits depuis des dizaines d’années, langue pourtant dans laquelle se pensent ces échanges marchands et ces esclavages d’un nouveau genre, et dans laquelle se prennent les décisions juridiques et institutionnelles ». Elle engage à ne pas se laisser endormir par une terminologie marketing qui voile la réalité et nous emporte, inconscients, jusqu’à un monde « à la Huxley ».

 

Le 2 février dernier, les Assises pour l’Abolition Internationale de la Maternité de substitution se sont tenues à l’Assemblée Nationale à Paris : l’occasion de prendre conscience que la fécondation in vitro, étendue à l’homme, masque de nombreuses zones d’ombre. A l’issue de celles-ci, une interdiction internationale « de ce qui était déjà un marché non moins international de la maternité, avec ses usines, ses intermédiaires, ses tarifications, ses offres, son langage, son style » a été demandée.

 

Montrant que la mise en œuvre de la fécondation in vitro reposait  sur « le simple transfert de techniques qui avaient fait leurs preuves dans l’industrialisation de l’élevage », elle insiste sur les à-côtés juridiques, éthiques : «  la marchandisation du corps des femmes, l’émiettement de l’engendrement, l’objectivation des enfants ».

 

Monette Vacquin encourage à avoir « un regard moins naïf sur l’artificialisation de la reproduction humaine » et à exprimer ses doutes et ses craintes. « Toutes les objections ne sont pas d’ordre religieux ou naturaliste. Toutes méritent d’être écoutées, c’est le terrorisme intellectuel qui doit être écarté, pas la pensée qui se cherche. De nombreux citoyens perçoivent que quelque chose ne tourne pas rond dans cette affaire mais échouent à l’énoncer. Puissions-nous en venir, enfin, à une relecture posant les bonnes questions : pas seulement celles, en forme d’expertise, sur l’état des enfants, mais celles, en forme d’interprétation, qui se demandent ce qui est en train de se passer ».

 

 

CoRP, Monette Vaquin (26/02/2018) Grossesse pour autrui ou location d’utérus ?

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