Des chercheurs écossais de l’Institut Roslin de l’Université d’Edimbourg ont annoncé mardi avoir développé une méthode pour perturber la fertilité des femelles chez le rat et la souris, dans le but de lutter durablement contre ces nuisibles, plutôt que de les tuer par poison ou pièges.
Connu sous le nom de “gene-drive” et proche d’une technique déjà utilisée chez les moustiques vecteurs de parasites, leur technique consiste à “forcer” la transmission d’un gène sur plusieurs générations. Elle est « très puissante » mais aussi « très controversée », car de tels organismes génétiquement modifiés pourraient avoir un impact irréversible sur l’écosystème (cf. Le « Gene-drive » : un pas de plus dans l’irresponsabilité). Un moratoire est souhaité par un certain nombre de chercheurs mais l’équipe écossaise souhaite poursuivre ses recherches. Elle convient cependant que l’évaluation des risques et des conséquences liées à la mise en liberté de ces animaux est nécessaire. Ils souhaitent mettre au point, dans une prochaine étape, des gènes « auto-limitatifs » qui « s’épuiseraient après un certain nombre de générations ».
Une autre approche plus ancienne, notamment utilisée par la société Oxitec consiste à rendre stérile les mâles ; utilisée chez les moustiques, elle n’a un effet que sur une génération et réclame donc la libération d’un grand nombre de moustiques génétiquement modifiés (cf. Antilles néerlandaises : 15 millions de moustiques génétiquement modifiés bientôt libérés et Le Royaume-Uni se dote d’une usine pour créer des moustiques génétiquement modifiés « sans danger » ).
Si l’approche écossaise perce, elle pourrait être utilisée chez les insectes mais aussi les lapins ou les crapauds.
Reuters, Ben Hirschler (05/12/2017)
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