Une large étude, publiée dans la revue PLOS Medicine [1], conclut que le transfert d’embryons congelés est associé à une augmentation du risque d’obésité chez les enfants nés après une telle procédure.
Pour aboutir à ces résultats, les chercheurs ont suivi une cohorte danoise qui a inclus 327 301 enfants, nés entre 2007 et 2012[2]. Parmi eux, 13 675 sont nés après une assistance médicale à la procréation (AMP), dont 7 728 après une induction de l’ovulation, avec ou sans insémination intra-utérine, et 305 898 conçus naturellement. « La prévalence de l’obésité s’établissait à 1,9 % chez les enfants issus d’AMP, à 2,0 % chez ceux conçus après induction d’ovulation, avec ou sans insémination artificielle, et à 2,7 % chez ceux conçus sans traitement. La prévalence du surpoids s’établissait respectivement à 10 %, 11 % et 10 % dans ces 3 populations », conclut l’étude.
Une différence notable est ressortie de l’analyse : « la prévalence de l’obésité était significativement plus élevée après transfert d’embryons congelés qu’après transfert d’embryons frais (2,7 % contre 1,8 %), soit un risque majoré de 54 % »[3].
Pour les auteurs de l’étude, ces résultats sont « rassurants ». « En dépit de l’augmentation du risque d’obésité avec le transfert d’embryons congelés, les différences de risque absolu restent faibles » expliquent-ils. Des recherches sont encore nécessaires afin de déterminer les causes de leur constat.
[1] Laugesen K, Veres K, Hernandez-Diaz S, et al. Overweight or obesity in children born after assisted reproductive technologies in Denmark: A population-based cohort study. PLoS Med. 2023 Dec 19;20(12):e1004324. doi: 10.1371/journal.pmed.1004324.
[2] 51 % de garçons, âge médian au suivi de 7 ans
[3] Seules les naissances vivantes ont été prises en compte, ce qui peut avoir constitué un biais. En outre, « l’analyse des sous-groupes définis en fonction des causes d’infertilité modifiait peu ces associations ».
Source : JIM, Isabelle Catala (14/03/2024)