Alors que l’autorité sanitaire américaine, la Food and Drug Administration (FDA), devrait prochainement se prononcer sur la possibilité de mener des procréations médicales assistées à trois parents sur des humains (Cf Synthèse de presse Gènéthique du 25 février 2014), Thomas H. Murray, un expert reconnu du Centre de Hasting, un Institut de bioéthique américain (New York), appelle au débat national “sur la manipulation mitochondriale dans la procréation médicalement assistée, sa sécurité et ses implications éthiques“. Dans la revue Science dans laquelle il publie son point de vue il “appelle à réaffirmer et à redéfinir la parentalité à l’ère génomique“.
Sur la FIV à trois parents et plus précisément la manipulation mitochondriale à laquelle cette technique renvoie, l’auteur, précise qu’ “il s’agit d’une modification génétique portant sur plusieurs générations, ce qui ne s’est jamais vu et n’a jamais même été envisagé“. Et diverses questions s’ensuivent: “l’enfant pourra-t-il connaître son troisième parent [?], la technnique pourrait-elle avoir un impact psychologique [?], n’est-ce pas le début d’une utilisation trop élargie de ces techniques ?”
Plus globalement, Thomas H. Murray s’interroge sur la chose suivante: “que signifie ‘avoir un enfant à notre ère de convergence entre les technologies génétiques, génomiques et reproductives?“, mentionnant ici la récente technique qui consiste à réaliser des tests sanguins du sang de la mère pour analyser l’ADN du bébé.
A propos de l’ère génomique, “l’expert appelle à un débat national sur les technologies actuelles et émergentes qui vont façonner et façonnent déjà les choix” des parents. Il précise qu’il s’agit “de parvenir à une évaluation réaliste des choix auxquels [les] parents risquent d’être de plus en plus confrontés et d’encourager un dialogue respectueux sur le sens de la parentalité et le respect de l’enfant”.
Santé log 16/03/2014
