Le généticien Axel Kahn était auditionné hier à l’Assemblée nationale par la mission Leonetti, chargée d’évaluer l’actuelle loi sur la fin de vie (cf. Synthèse de presse du 04/04/08). D’après lui, la disposition actuelle permettant de donner un traitement qui peut avoir pour effet secondaire d’abréger la vie est nécessaire ; la souffrance physique et/ou morale devant être soulagée. Il a ensuite dénoncé l’idée "simpliste" selon laquelle "le suicide assisté serait l’expression d’une ultime liberté" et a rappelé que "la proximité de la mort n’est jamais une condition suffisante pour abréger la vie".
Reconnaissant que dans quelques cas "rarissimes" la demande d’euthanasie persiste une fois la souffrance soulagée, il se dit néanmoins convaincu que des solutions existent, autre que la légalisation du suicide assisté. "L’interdiction de tuer est une très bonne disposition et ne mérite pas qu’on y introduise des exceptions", a-t-il insisté. Mais, selon lui, dans certains cas exceptionnels où une personne demandant à mourir serait entendue, "il faudrait considérer que cette mort donnée dans la solidarité est une transgression, exigeant donc une procédure, mais sans acharnement juridique". Autrement dit, Axel Kahn plaide, pour ces cas, en faveur de l’instauration d’une "clause de non lieu".
La Croix (Marine Lamoureux) 17/04/08