Euthanasie: les médecins restent réservés

Publié le 17 Fév, 2013

 Alors que l’Ordre des médecins vient de rendre public un avis dans lequel il se dit favorable à la “sédation terminale” (Cf Synthèse de presse Gènéthique du 15 février 2013), il publie dans le même temps un sondage, réalisé auprès de 650 médecins représentatifs de l’ensemble de la profession.

 

A propos de la loi Léonetti, si le sondage révèle que “43% estiment [qu’elle] est suffisante“, il s’avère que “53% la connaissent très mal ou assez mal“. 

 

De manière générale, la question de l’euthanasie “pose un cas de conscience au corps médical“. Tout d’abord, le sondage révèle que “94% [des médecins] souhaiteraient pouvoir invoquer la clause de conscience s’ils devaient être partie prenante dans un suicide assisté“. En outre, interrogés sur “le passage à l’acte pour une euthanasie“, le sondage précise que “si le patient est conscient, 42% [des médecins] préfereraient être consultés et ne pas participer à la décision contre 35% qui n’y verraient pas d’inconvénients”. L’article poursuit en précisant que “si le malade n’est pas conscient et qu’aucune directive anticipée n’a été formulée le rapport s’inverse. 51% veulent bien participer à la décision […] 21% souhaiteraient être seulement consultés” et “un sur cinq revendique la possibilité de bloquer la décision“. Enfin, concernant l’administration de produits, “un [médecin] sur trois (37%) pourrait participer à cette phase mais ils sont autant (37%) à vouloir se limiter à un rôle de surveillance médicale de la procédure” et “21% des praticiens demanderaient à être exclus du processus  d’administration de produits”. 

Réagissant à l’avis de l’Ordre des médecins dans un entretien à l’agence de presse de la Conférence des évêques italiens, Mgr d’Ornellas, archevêque de Rennes, chargé des questions de bioéthique au sein de la conférence des évêques de France “dit craindre une dérive d’euthanasie“. Il précise: “la dignité de la personne humaine s’exprime en partie dans sa capacité de discernement et donc d’intention. L’intention de faire venir la mort est toujours coupable. Au fond de la conscience humaine – et c’est la dignité -, il y a toujours cette parole fondatrice de liberté et de solidarité: ‘tu ne tueras pas’ “. Il ajoute: “Si la souffrance est ‘incontrôlable’, pour reprendre le terme employé [par l’ordre des médecins], alors la science doit continuer ses recherches pour trouver l’analgésique et la manière de l’administrer qui permette de l’apaiser. Certes, cela peut provoquer la venue très rapide de la mort, mais sa cause n’est pas l’acte médical, mais la maladie“. 

 Pourquoi-docteur.nouvelobs.com 14/02/13 – Le Monde (Laetitia Clavreul) 16/02/13 – AFP 16/02/13 – La Croix 18/02/13 

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