Le 14 juin, la Cour d’appel de New York a déclaré que le droit à la liberté ne s’appliquait pas à l’éléphante Happy qui « n’est pas “une personne” sujette à une détention illégale » (cf. l’homme n’est pas un animal comme les autres).
Invoquant « l’intelligence », l’autonomie et le développement « cognitif » « complexe » de l’éléphante, l’association de défense des animaux Nonhuman Rights Project avait fait un recours devant la Cour d’appel de New York. Elle réclamait le transfert d’Happy d’un zoo du Bronx, où elle vivait depuis 45 ans, vers un « sanctuaire pour éléphants ».
L’association, qui a déjà introduit des recours similaires, a plaidé que l’éléphante doit être « reconnue comme une personne légale avec le droit à la liberté » (cf. Les excès des partisans du « bien-être animal »).
La Cour d’appel de New York, présidée par Janet DiFiore, a rejeté la demande car l’éléphante n’est pas une personne et donner raison à l’association aurait bouleversé « les interactions entre les humains et les animaux » dans de nombreux domaines comme la propriété, l’agroalimentaire ou la recherche médicale (cf. Entre l’homme et l’animal, une différence de taille).
Cependant deux des sept juges, favorables à la cause animale, se sont opposés à cette décision car, selon eux, Happy est un animal sauvage devant retrouver sa liberté. Pour eux, la Cour aurait dû reconnaître le droit d’Happy à la liberté « non seulement parce qu’elle est un animal sauvage qui n’est pas censé être en cage et en exposition, mais aussi parce que conférer des droits à d’autres définit notre société ».
Pour fonder leur argumentation, ils ont comparé la souffrance de la « détention » d’Happy à celle d’Ota Benga, pygmée exposé en 1906 dans le même zoo. Pour les deux juges, après les femmes et les esclaves, il serait « logique » d’accorder le droit à la liberté à l’éléphante (cf. Transhumanisme : une vague d’antispécisme). La présidente de la Cour s’est indignée face à cette « comparaison odieuse ». Soulignant « l’énorme intérêt que ce dossier a suscité auprès du public », elle espère que le sujet intéressera les assemblées législatives.
[1] NDLR : le sanctuaire pour éléphant est un lieu qui a pour mission d’accueillir et de soigner les éléphants maltraités.
Source : La Croix avec AFP (15/06/22) – Photo : Pixabay