La Cour Suprême des Etats-Unis a annulé aujourd’hui une décision de la Haute-Cour du Texas prise en octobre dernier autorisant l’avortement. L’affaire concerne une jeune fille de 17 ans, connue sous le pseudonyme « Jane Doe », détenue au Texas après être entrée clandestinement sur le territoire américain. En septembre, enceinte de quelques mois, elle demande l’avortement, mais « les autorités lui [laissent] le choix entre mener sa grossesse à terme ou être expulsée pour obtenir ailleurs une interruption volontaire de grossesse ».
L’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU) s’est emparée du dossier à cause de sa « forte portée symbolique » sur les « enjeux touchant aux droits des femmes et des immigrés »[1]. Le 24 octobre, la Cour d’appel fédérale de Washington a finalement affirmé le droit de la jeune migrante à obtenir un avortement[2], réalisé quelques heures plus tard par les soutiens de « Jane Doe », dès le 25 octobre au matin.
Les accusant d’avoir « précipité son interruption de grossesse, sans informer les procureurs et sans leur laisser le temps de poursuivre la bataille judiciaire », le ministère de la Justice a adressé un recours de 130 pages à la Cour Suprême, qui a choisi d’annuler le jugement d’octobre. Une décision qui montre la « détermination du gouvernement américain à agir en faveur des opposants à l’avortement ».
La Cour Suprême n’a cependant « pas indiqué aux tribunaux comment agir si de nouvelles mineures clandestines demandaient à avorter en détention »[3].
[1] Etats-Unis : l’avortement des migrantes mineures non accompagnées en question
[2] Migrante enceinte : La Cour fédérale de Washington autorise l’avortement
[3] Des invitations à l’avortement largement relayées auprès de toutes les immigrées illégales mineures des Etats-Unis
Le Figaro (04/06/2018)