En Inde, le gouvernement central a déclaré ce mardi qu’il était opposé à l’autorisation des « testaments de vie ». Cette déclaration s’inscrit dans un débat autour de l’euthanasie active et passive qui a cours depuis 2011.
En 2011, le cas d’une infirmière demeurée état végétatif persistant pendant 42 ans avait été porté devant la Cour suprême qui avait donné l’autorisation d’une « euthanasie passive » : « le support artificiel à la vie peut être retiré aux personnes en état végétatif persistant ou souffrant d’une condition médicale irréversible ». Accompagnée par l’équipe médicale, elle est décédée en 2015 de « sa mort naturelle ».
Pour justifier la demande concernant les « testaments de vie » dans le cadre de l’ « euthanasie passive », ses détracteurs invoquent la possibilité de connaître les volontés de la personne et de « soulager les membres de la famille » quant aux décisions à prendre. Cependant le gouvernement central craint des « abus » conduisant à « négliger les personnes âgées, particulièrement si elles étaient riches » pour les considérer comme des « fardeaux inutiles ». De plus, « comment vérifier la véracité d’un tel testament » ?
L’autre question concerne « le seuil de la douleur » et « les critères » permettant de procéder à une « euthanasie passive ». « Qui prendra la décision de retirer le ventilateur ? », s’interroge Misra, le chef de la Justice. « Avec une directive anticipée, cela pourrait devenir moralement possible ».
En janvier 2016, une loi visant à autoriser l’euthanasie dite « active », l’« acte délibéré de causer a mort à un patient en stade terminal de maladie » a été rejetée.
The Hindu, Krishnadas Rajagopal, (11/10/2017) ; Indian Express, Ananthakrishnan G. (11/10/2017)