Le 7 août dernier, une patiente enceinte de 6 semaines s’est présentée dans une clinique du district de Gangseo de Séoul en Corée du Sud où elle devait recevoir une injection nutritionnelle. Or, elle a été avortée : son identité n’aurait pas été vérifiée et les dossiers médicaux auraient été échangés.
La police de Gangseo a annoncé que le médecin et l’infirmière responsable faisaient l’objet d’une enquête, et que l’affaire devait être prochainement transmise au bureau du procureur. Ils sont accusés de négligence ayant entraîné des lésions corporelles.
La Cour constitutionnelle de la Corée du Sud ayant ordonné en avril dernier la levée de l’interdiction de l’avortement, la jugeant anticonstitutionnelle, les législateurs sont en demeure de réviser les lois existantes d’ici le 31 décembre 2020 (cf. L’interdiction d’avorter jugée « inconstitutionnelle » en Corée du Sud). A ce jour, cette pratique demeure illégale ; elle est techniquement passible d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à un an. Des exceptions sont accordées dans les cas où les parents sont porteurs de maladies héréditaires, quand la grossesse est issue d’un viol ou d’un inceste, ou lorsque le fœtus menace la vie de la mère.
Le ministère de la Santé du pays estime que 50 000 avortements ont été pratiqués en Corée du Sud l’année dernière. Les chiffres réels pourraient être beaucoup plus élevés.
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CNN, Jessie Yeung et Jake Know (24/09/2019) – A doctor performed an abortion on the wrong woman