Embryon hybride homme-animal : les limites de la recherche

Publié le 14 Sep, 2007

Dans La Vie, Jean-Pierre Denis revient sur le feu vert donné par la Haute autorité en fertilisation et embryologie humaines (HFEA) à la création d’embryon hybride homme-animal (cf. Synthèse de presse du 06/09/07), faisant tomber "la barrière qui sépare l’espèce humaine de toutes les autres".

Il se demande comment oser critiquer – au risque de passer pour un méchant – une telle autorisation quand on nous assure qu’elle est motivée par le noble but de la recherche (et non par l’appât du gain) et que l’on "nous fait miroiter, même de façon floue, voire manipulatrice, de possibles progrès" thérapeutiques ? Comment contester les "avancées" d’une "science spectacle" qui navigue "entre show et business, toujours drapée de bons sentiments" ?

Jean-Pierre Denis énumère ensuite les arguments prévisibles, éculés et faciles, qu’il sait par avance qu’on lui opposera, à lui et à tous ceux qui auront l’insolence d’essayer de faire entendre leur voix : outre le fait que ces insolents (notamment les catholiques) seront largement minoritaires et que "la morale doit se soumettre aux rapports de force", l’on arguera que nul garde-fou juridique ne peut faire obstacle à la curiosité humaine et que les pays qui ne se lanceront pas dans ces recherches sont arriérés et se mettent hors jeu…

Ainsi, si la création de ces "cybrides" est réellement possible, "on voit mal au nom de quoi, demain, on pourra dire non aux futures conquêtes, de tabou brisé en progrès imposé". Dans un monde mû par le seul profit, "l’idée même que l’on puisse choisir ce qui est bon s’estompe" et d’aucuns pensent alors que la "loi est inutile", "la résistance vaine". C’est pour cela qu’il y a quelques jours, Benoît XVI rappelait avec force, au cours de son voyage en Autriche, que l’homme est capable de vérité et que la foi chrétienne doit le répéter, non pour se défendre elle-même, mais pour défendre l’humanité entière.

Le généticien français Albert Jacquard réagit dans Le Temps à cette autorisation. D’après lui, "tout est permis quand on fait de la recherche pour améliorer les connaissances et que l’objectif est bon". Pour autant, il rappelle qu’il est parfois nécessaire de s’opposer aux possibilités nouvelles qu’offre la science et que l’homme doit être capable de résister à la tentation de certaines expérimentations.

La Vie (Jean-Pierre Denis) 13/09/07 – Le Temps (Olivier Dessibourg) 14/09/07

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