Edition du génome : où en sont les projets de thérapie chez l’homme ?

Publié le 12 Déc, 2017

Depuis près de cinq ans, les trois principales sociétés exploitant l’outil CRISPR-Cas9 (Caribou Biosciences, Editas Medicine et CRISPR Therapeutics) promettent des solutions de thérapies géniques pour différentes maladies génétiques[1]. Où en sont leurs travaux ?

 

La semaine dernière, CRISPR Therapeutics a annoncé avoir demandé à l’agence européenne du médicament les autorisations pour tester sa thérapie contre la béta-thalassémie. Elle prévoit également de déposer une demande auprès de la FDA pour une thérapie de la drépanocytose. Ces deux maladies sont causées par la mutation d’un seul gène provoquant dans un cas une mauvaise production d’hémoglobine et dans l’autre une distorsion des globules rouges. L’approche de CRISPR Therapeutics est non pas de modifier le gène en cause, mais d’activer celui qui est responsable de la production d’hémoglobine fœtale, éteint à l’âge adulte. Les cellules souches hématopoïétiques du patient sont prélevées, modifiées génétiquement in vitro puis réinjectées. Les tests préliminaires se sont révélés concluants, avec une efficacité d’au moins 80% de l’édition des cellules. Un taux suffisant pour améliorer les symptômes, selon la société.

 

De son côté, Editas souhaite utiliser CRISPR pour traiter les patients atteints d’amaurose congénitale de Leber. Mais suite à des problèmes de production, l’entreprise a dû repousser l’essai à mi-2018. Intellia Therapeutics, créé par Caribou, poursuit pour sa part ses tests chez les primates et ne prévoit un passage à l’homme qu’en 2019.

 

Par ailleurs, d’autres sociétés utilisent des techniques d’édition du génome plus anciennes. C’est le cas de Sangamo Therapeutics qui a été le premier à utiliser chez l’homme une thérapie utilisant les nucléases à doigt de zinc, en novembre dernier (cf. Edition du génome : un premier patient traité en Californie).

 

Une étude parue en début de semaine suggérait que les variations génétiques entre les patients peuvent affecter l’efficacité et la sécurité de ces nouveaux traitements (cf. Des chercheurs plaident pour une utilisation plus personnalisée de l’édition du génome). Un nouvel angle de travail pour toutes ces sociétés, qui devront prouver aux autorités sanitaires la sécurité de leurs thérapies.

 

 

[1] Outre les maladies génétiques, une équipe chinoise teste l’édition du génome pour le traitement d’un cancer du poumon: CRISPR et thérapie génique somatique : un premier essai clinique humain en Chine. Une équipe américaine a également démarré un essai clinique en 2016 : CRISPR : Un essai clinique de thérapie génique somatique sur le point de démarrer aux Etats-Unis.

Wired, Megan Molteni (11/12/2017)

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