Le comité européen de la protection des données (EDPB[1]) « a exprimé ses inquiétudes » quant à l’annonce du rachat de la marque de montres connectées Fitbit par Google, pour un montant de « 2,1 milliards de dollars ». Fitbit compte « 28 millions d’utilisateurs actifs ». La Commission européenne doit encore avaliser « cette opération majeure ». Ce rachat permettrait à Google de se placer « en concurrent direct d’Apple », qui détient « la moitié du marché » des montres connectées.
L’EDPB est un « organe indépendant » qui est constitué de la CNIL[2] et de ses homologues européens. D’après les déclarations du comité dans un communiqué, «il est à craindre que la poursuite de la combinaison et de l’accumulation de données personnelles sensibles concernant les personnes en Europe par une grande entreprise de technologie puisse entraîner un haut niveau de risque pour les droits fondamentaux au respect de la vie privée et à la protection des données personnelles ». En question notamment, le respect du règlement général sur la protection des données (RGPD), en vigueur depuis 2018.
« Il y a quelques semaines », la CNIL irlandaise avait ouvert une enquête « sur le traitement des données de géolocalisation » récoltées par Google. « Une décision faisant suite à la plainte déposée en novembre 2018 par sept associations européennes, qui l’accusaient de manipuler et d’espionner ses utilisateurs ».
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[1] European Data Protection Board.
[2] Commission nationale de l’informatique et des libertés.
Le Figaro, Valentin Hamon-Beugin (21/02/2020)