L’Agence de la biomédecine vient de publier le résultat de l’appel d’offre recherche 2022 « AMP, diagnostic prénatal et diagnostic génétique ». La décision est datée du 4 avril.
Douze projets ont été sélectionnés pour une enveloppe totale de 400 000 euros. L’agence entend par là financer entre autres de nouveaux développements du dépistage et diagnostic prénatals, notamment non-invasif (cf. Dépistage prénatal ? Toujours plus), ainsi que du diagnostic préimplantatoire. Des embryons triés en fonction de leur patrimoine génétique. Les Laboratoires de Diagnostic Génétique de Strasbourg recevront 15 000 euros pour discriminer filles et garçons avec un projet de « Recherche du chromosome Y à partir de l’ADN libre circulant chez les patientes atteintes du syndrome de Turner ». De son côté le CHU de Lyon se voit attribuer 35 000 € pour étudier l’« apport de la détection non-invasive d’anomalies chromosomiques fœtales lors d’une récidive de fausses-couches ». Avec le diagnostic préimplantatoire des aneuploïdies en embuscade ? (cf. DPI-A : le comité d’éthique de l’Inserm contourne le législateur)
L’ABM prévoit par ailleurs de consacrer plusieurs dizaines de milliers d’euros à des sujets « sociétaux ». Ainsi l’hôpital Antoine Béclère sera doté de 40 000 € pour développer « un outil d’aide à la décision pour des femmes demandant une congélation d’ovocytes sans motif médical », quand l’hôpital Cochin doit recevoir 35 000€ pour étudier les « modalités de construction de la famille chez les couples hétérosexuels, les couples lesbiens et les femmes seules ayant recours à un don de spermatozoïdes ».
Depuis le dernier vote de la loi de bioéthique qui a concentré les discussions et l’attention sur la « PMA pour toutes », il est notoire qu’en matière de biomédecine il n’est désormais plus question de médecine.