Le DPNI devient gratuit aux Pays-Bas

Publié le 12 Avr, 2023

Dans le cadre du programme national de dépistage prénatal, le DPNI [1] devient gratuit pour toutes les femmes aux Pays-Bas.

Le DPNI en première intention

Cette mesure fait suite à deux études scientifiques, TRIDENT-1 et TRIDENT-2 (TRIal by Dutch Laboratories for Evaluation of Non-invasive Testing). La première a analysé la mise en œuvre du DPNI après un dépistage combiné, ou en raison des antécédents médicaux de la femme enceinte [2]. Dans la seconde, le DPNI intervient en première intention, se substituant au dépistage combiné. Ce qui permettrait de réduire le risque de « faux positif »[3].

Le DPNI est proposé depuis 2014 aux femmes néerlandaises. En Europe, seuls les Pays-Bas et la Belgique l’envisagent en première intention, dans le cadre de leur programme national de dépistage [4]. Ailleurs, il peut l’être en deuxième intention, après le dépistage combiné, ou bien disponible dans le commerce sans faire partie d’un programme national de dépistage (cf. Dépistage prénatal : de la théorie à la pratique).

Vers l’extension du DPNI ?

Pour Erik Sistermans, professeur de génétique humaine à l’UMC d’Amsterdam, l’approche des Pays-Bas « pourrait s’avérer très efficace pour mettre en œuvre le DPNI dans un plus grand nombre de pays à travers l’Europe » (cf. Dépistage prénatal ? Toujours plus).

En outre, le chercheur envisage d’étendre le DPNI en ajoutant l’examen de fragments spécifiques d’ARN. Ce qui pourrait permettre d’identifier une éventuelle prééclampsie. Globalement, Erik Sistermans et Lidewij Henneman, également professeur à l’UMC d’Amsterdam, « s’attendent à ce que l’éventail des pathologies pouvant être détectées à l’aide du DPNI s’élargisse progressivement » (cf. Dépister l’autisme lors du 2e trimestre de grossesse ?).

Actuellement 55% des femmes enceintes aux Pays-Bas ont recours au dépistage prénatal. Un chiffre expliqué par le coût du dépistage mais également par une vision plus positive vis-à-vis des personnes porteuses de trisomie 21, comparativement à la Belgique par exemple.

Avec la mise en place de la gratuité du DPNI, le professeur Henneman s’interroge : « Les femmes prendront-elles toujours leur décision en connaissance de cause ? » (cf. Dépistage prénatal non-invasif : un consentement réel des femmes ?)

 

[1] Test de dépistage prénatal non invasif consistant à analyser l’ADN du fœtus circulant dans le sang de la mère (NIPT en anglais pour Non-invasive prenatal testing)

[2] Le dépistage combiné du premier trimestre tient compte des mesures de la clarté nucale et de la longueur cranio-caudale ainsi que du dosage des marqueurs sériques maternels.

[3] Anomalie chromosomique dépistée alors que le fœtus n’en est pas porteur.

[4] Le DPNI reste un test de dépistage et non de diagnostic. Son résultat doit être confirmé par une amniocentèse.

Source : Eurekalert (06/04/2023)

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