Une équipe de chercheurs japonais dirigée par le Dr Mitinori Saitou a réussi à induire « des ovocytes méiotiques (qui se divisent) » à partir de cellules souches embryonnaires de macaques [1]. Des singes qui « partagent de nombreux traits physiologiques avec l’homme ». Leurs résultats ont été publiés dans la revue The EMBO Journal [2].
Cette équipe avait déjà identifié les conditions permettant d’induire des ovogonies, les précurseurs des ovocytes, « en agrégeant des cellules germinales primordiales humaines (hPGCLC) avec des cellules d’ovaires d’embryons de souris femelle » (cf. Japon : des cellules souches humaines génèrent des précurseurs d’ovocytes).
De même, les PGCLC de singe ont été induites à se différencier en ovogonies mais n’ont pas évolué vers des ovocytes méiotiques. Pour y parvenir, les chercheurs ont isolé les ovogonies et les ont ré-agrégées avec des cellules somatiques provenant d’ovaires d’embryons de souris femelles, avant de les cultiver à nouveau. Dans ces nouvelles conditions, les ovogonies de macaques sont parvenues à se différencier en ovocytes méiotiques, mais leur développement s’est arrêté au deuxième stade de la méiose.
L’analyse transcriptomique[3] a montré que la dynamique transcriptomique des ovocytes in vitro était similaire à celle des ovocytes in vivo. Mais les chercheurs ont également identifié des différences dans l’expression des gènes entre ovocytes in vitro et in vivo. Des différences qui pourraient conduire à l’arrêt de la méiose in vitro.
En mettant au point « une méthode de culture pour induire la différenciation des ovocytes méiotiques », les chercheurs entendent « faire la lumière sur le développement des cellules germinales à la fois chez l’homme et chez d’autres primates ». Avec en ligne de mire la « médecine de la reproduction » (cf. Des souriceaux nés de deux « pères »).
[1] cynomolgus
[2] Sayuri Gyobu‐Motani et al, Induction of fetal meiotic oocytes from embryonic stem cells in cynomolgus monkeys, The EMBO Journal (2023). DOI: 10.15252/embj.2022112962
[3] La transcriptomique est une discipline de la génomique consacrée à l’étude du transcriptome, l’ensemble des molécules d’ARN (transcrits) résultant de la transcription du génome
Source : Phys.org, Kyoto University (25/05/2023)