Des organoïdes créés à partir de cellules présentes dans le liquide amniotique

Publié le 5 Mar, 2024

Des chercheurs de l’University College London et du Great Ormond Street Hospital au Royaume-Uni sont parvenus à fabriquer des organoïdes à partir de cellules présentes dans le liquide amniotique. Pour cela, ils ont collecté des cellules dans des échantillons de liquide amniotique prélevés au cours de 12 grossesses dans le cadre de « tests prénataux de routine ». Puis, ils ont fait croitre des organoïdes à partir de ces cellules prélevées lors de « grossesses actives ». Les scientifiques se disent « enthousiastes », estimant que leur approche pourrait aider « à surveiller et à traiter les maladies congénitales avant la naissance et à mettre au point des thérapies personnalisées pour le bébé in utero ». Ils ont publié leurs travaux dans la revue Nature Medicine [1].

Les cellules souches recueillies par les chercheurs avaient été éliminées par le fœtus, un processus « normal » pendant la grossesse. Ils ont identifié des cellules provenant des poumons, des reins et des intestins. Comme la croissance de « mini-organes » à partir de cellules présentes dans le liquide amniotique prend environ 4 à 6 semaines, précise Mattia Gerli de l’University College London, co-auteur de l’étude, cela laisse « suffisamment de temps pour qu’une thérapie prénatale corrige les problèmes qui pourraient être détectés par les médecins ».

Une première application in utero

Pour examiner une utilisation pratique de leur approche, l’équipe britannique a collaboré avec des collègues belges pour étudier le développement de bébés atteints d’une maladie appelée hernie diaphragmatique congénitale, dans laquelle des organes tels que le foie et les intestins sont déplacés dans la poitrine à cause d’un trou dans le diaphragme. Les poumons ne se développent pas comme ils le devraient et environ 30 % des fœtus atteints de cette pathologie en meurent. Or, si les médecins détectent la hernie, ils peuvent opérer le fœtus in utero.

Les chercheurs ont cultivé des organoïdes pulmonaires à partir de cellules de fœtus atteints de cette maladie avant et après l’intervention et les ont comparés à des organoïdes de fœtus sains. Le Dr Paolo de Coppi, l’un des auteurs de l’étude, explique que cette méthode leur a permis « d’évaluer l’état de l’enfant atteint, avant la naissance ». Pour le médecin, bien que chaque cas soit différent, la possibilité d’étudier des organoïdes prénataux fonctionnels est « la première étape vers un pronostic plus détaillé et des traitements plus efficaces ».

 

[1] Mattia Gerli, Single-cell guided prenatal derivation of primary fetal epithelial organoids from human amniotic and tracheal fluids, Nature Medicine (2024). DOI: 10.1038/s41591-024-02807-z

Source : Medical Xpress, Laura Ungar (04/03/2024) – Photo : PIxabay

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