La rupture prématurée du sac amniotique peut avoir de graves conséquences lors d’une grossesse, mettant en péril la vie du fœtus. Des scientifiques japonais de l’université de Kyoto se sont penchés sur des cas où le sac endommagé « se répare de lui-même ». Une opération qui met à contribution le fœtus lui-même. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Science Signaling[1].
« La rupture prématurée du sac amniotique est l’une des principales causes de naissance prématurée »[2], indique Yosuke Kawamura, auteur de cette recherche. Une complication qui affecte 2 à 4 % des naissances simples, et de 7 à 20 % des grossesses gémellaires. Et qui peut intervenir à chaque trimestre de la grossesse.
Mais dans certains cas, ces ruptures de membranes guérissent « spontanément ». Pour expliquer le phénomène, les chercheurs ont étudié les mécanismes de réparation de l’amnios, la couche la plus interne de cellules épithéliales du sac amniotique. Une analyse qui a révélé que « les macrophages[3] fœtaux sont recrutés sur les sites de rupture dans l’amnios et participent à la réparation des membranes déchirées ». En l’absence de ces macrophages fœtaux, la réparation des membranes est compromise. Les chercheurs ont observé le phénomène chez la souris et chez l’homme.
Ces résultats pourraient contribuer à la recherche de traitements contre les ruptures prématurées de la membrane afin de prévenir les naissances prématurées.
[1] Yosuke Kawamura et al, Fetal macrophages assist in the repair of ruptured amnion through the induction of epithelial-mesenchymal transition, Science Signaling (2022). DOI: 10.1126/scisignal.abi5453
[2] On estime que la rupture prématurée des membranes est à l’origine de 30 à 40 % des naissances prématurées.
[3] Un macrophage est une cellule d’origine sanguine.
Source : Medical Xpress, Delthia Ricks (29/11/2022) – Photo : Pixabay