Selon une étude menée par des chercheurs de l’université de Glasgow, et publiée dans la revue BMC Medicine, les personnes qui vivent seules et qui ne voient ni famille ni amis ont un risque de mortalité prématurée accru de 77%, toutes causes confondues (cf. Grand âge : le manque d’ambition de l’exécutif ?). Les chercheurs ont remarqué que ce risque diminue lorsque la personne reçoit une visite au moins une fois par mois. L’interaction sociale aurait donc un effet protecteur (cf. Personnes âgées : l’isolement plus mortel que le Covid ?).
Pour arriver à ces résultats, les scientifiques ont utilisé les données de l’étude UK Biobank et examiné, pendant 12,6 ans, cinq types différents d’interaction sociale rapportés par 458 146 personnes, âgées en moyenne de 57 ans au début de l’étude (cf. Monique Pelletier : “Les « vieux » resteront-ils encore longtemps les mal-aimés de notre société ?”).
Le surrisque est plus faible, bien que significatif, lorsque les personnes ne vivent qu’un type d’isolement social. Ainsi, par rapport aux personnes qui reçoivent une visite quotidienne, les personnes qui ne reçoivent jamais la visite de leur famille ou d’amis sont 53 % plus susceptibles de mourir d’une maladie cardiovasculaire et ont globalement un risque de décès prématuré accru de 39 %. Pour les personnes qui vivent seules, le risque de mourir d’une maladie cardiovasculaire est plus élevé de 48 %. Le risque de mortalité prématuré est également accru lorsqu’une personne ne peut pas se confier à quelqu’un ou partager des activités avec d’autres personnes.
Alors que la cause de ce risque de mortalité prématuré n’a pas été examinée précisément, « il se pourrait que les personnes plus isolées socialement aient des comportements plus malsains, comme le tabagisme ou une consommation élevée d’alcool » estime le Dr Hamish Foster, chargé de recherche clinique en médecine générale et soins primaires à l’université de Glasgow. Il pointe également que cette solitude n’encourageait pas les personnes seules à aller chez le médecin, entraînant des conséquences sur leur santé.
Source : The Guardian, Anna Bawden (10/11/2023) – Photo : iStock