Des législations limitent le business autour des mères porteuses

Publié le 29 Fév, 2016

Le commerce mondial des bébés est en train de ralentir car les états jusqu’alors favorables à cette pratique en restreignent désormais l’accès à leurs ressortissants ou l’interdisent. Ce sont des considérations éthiques qui obligent les états concernés à reconsidérer le droit, constatant que l’emploi de ces mères porteuses conduit à la traite d’êtres humains et à l’exploitation des femmes. En Inde où 3000 cliniques de PMA génèrent 400 millions de dollars par an depuis 2008, la législation a évolué pour interdire en 2015 l’emploi rémunéré international des mères porteuses, puis l’importation d’embryons à implanter, rendant difficile la procédure…  Ces restrictions ont déplacé vers d’autres pays asiatiques le commerce des mères porteuses transfrontalières, notamment en Thaïlande : mais là encore, les esprits évoluent. Le refus d’un couple d’Australiens d’assumer le bébé trisomique porté, mais de garder la sœur jumelle en  bonne santé, a révélé qu’il s’agissait bien de l’achat d’enfants, et non de la rémunération d’un service. Aussi, en août 2015, la Thaïlande a, à son tour, réduit l’accès aux mères porteuses, aux couples dont l’un au moins est thaïlandais. Des sanctions sont prévues pour les mères porteuses ou les commanditaires contrevenants. L’aspect néocolonialiste de ce commerce international contribue à l’évolution des esprits. Le Cambodge, le Népal, la Malaisie où l’activité s’était déplacée, réagissent à leur tour dans le sens d’une restriction, de même que dans le seul état du Mexique où la législation est favorable aux mères porteuses. Si les tenants de ce commerce arguent d’un plus grand choix reproductif et d’un plus grand pluralisme sexuel, d’avancées scientifiques, si des candidats clandestins ne manqueront pas de contourner les lois, il demeure cependant qu’empêcher l’exploitation de centaines de femmes vulnérables dans le monde semble devenu plus important que tous les avantages de ce commerce international.

Les échos (Donna Dickenson) 26/02/2016

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