Des cellules souches placentaires pour réparer le cœur après un infarctus ?

Publié le 22 Mai, 2019

Des chercheurs américains ont montré que des cellules souches de placenta pouvaient améliorer l’état et le fonctionnement d’un cœur lésé par un infarctus. Si l’étude n’a porté que sur les souris, ses résultats se sont avérés prometteurs, et les cellules souches placentaires humaines, ne posent pas les problèmes éthiques des cellules souches embryonnaires : « Nous espérons maintenant pouvoir concevoir un meilleur traitement du cœur par les cellules souches humaines que ce que nous n’avons vu auparavant », explique Hina Chaudhry, l’auteur de l’étude.

 

Les chercheurs, de l’Icahn School of Medicine at Mount Sinai de New York, se sont penchés sur les cellules souches placentaires fœtales. Ils avaient déjà montré précédemment que les cœurs de souris femelles en gestation pouvaient se réparer après une lésion cardiaque : ces cellules souches migraient seules « jusqu’au cœur de la mère, sur le site de la lésion, et devenaient des cardiomyocytes ». Dans cette nouvelle étude, les chercheurs se sont penchés sur l’une des sortes de cellules souches en particulier, la plus nombreuse dans le placenta, nommée Cdx2. Celles-ci, impliquées à différentes étapes dans le développement embryonnaire, sont multipotentes. In vitro, elles « peuvent régénérer des cardiomyocytes qui se contractent spontanément et des cellules de vaisseaux sanguins ».

 

Pour tester leur efficacité in vivo, les chercheurs ont fait trois groupes de souris mâles, sur lesquelles ils ont provoqué des crises cardiaques. Au premier groupe ils ont injecté en intraveineuse des cellules Cdx2 issues de placenta en fin de gestation, le deuxième groupe a reçu d’autres cellules souches placentaires différentes, et le groupe témoin a reçu une simple solution saline. Au bout de trois mois, les chercheurs ont vu dans le premier groupe que les cellules Cdx2 « avaient migré jusqu’au site de la lésion », permettant une régénération du tissu cardiaque et un meilleur fonctionnement du cœur. Les souris des deux autres groupes, elles, montraient des signes d’insuffisance cardiaque, sans aucune régénération. Les chercheurs ont remarqué que les cellules Cdx2 comportaient non seulement des cellules souches embryonnaires – permettant la régénération des tissus – mais aussi des protéines permettant la migration jusqu’au site lésé.

 

Ces résultats publiés dans la revue PNAS[1] encouragent les chercheurs à poursuivre leurs recherches avec des placentas humains, « une source presque illimitée », et ouvrent également la voie à des traitements de régénération d’organes autres que le cœur.

 


[1] Proceedings of the National Academy of Sciences.

Medical Press, Researchers discover placental stem cells that can regenerate heart after heart attack

Futura Science, Marie-Céline Ray (22/05/2019) – Crise cardiaque : des cellules souches placentaires pour régénérer le cœur

Partager cet article

Synthèses de presse

L’IA, plus morale que les hommes ?
/ Transhumanisme

L’IA, plus morale que les hommes ?

Une étude a montré que lorsque deux réponses à une question éthique sont proposées aux gens, la plupart d'entre eux ...
Trois hommes de la même famille à l’origine d’« au moins 600 enfants »
/ PMA-GPA

Trois hommes de la même famille à l’origine d’« au moins 600 enfants »

Au Québec, trois hommes, membres de la même famille, auraient engendré « au moins 600 enfants » « de façon ...
cow-174822_640

Des scientifiques veulent faire naitre des veaux issus d’« embryons de synthèse »

Des chercheurs de l’université de Floride tentent de fabriquer « un grand animal » à partir de cellules souches uniquement ...

Textes officiels

Fiches Pratiques

Bibliographie

Lettres