Une équipe de chercheurs de la faculté de médecine de l’université hébraïque de Jérusalem est parvenue à reprogrammer des cellules de peau en cellules placentaires humaines[1]. Leur étude, dirigée par le professeur Yossi Buganim, a été publiée dans la revue Nature Communications[2].
Pour ce faire, l’équipe a identifié un ensemble de gènes régissant l’identité des cellules souches placentaires, également appelées cellules souches du trophoblaste, les cellules précurseurs responsables du développement du placenta. En induisant l’expression de ces gènes dans des cellules de la peau, les chercheurs ont réussi à convertir les cellules cutanées en cellules souches placentaires « fonctionnelles et stables ». Ces cellules souches placentaires induites présentaient des « propriétés similaires » à celles des cellules obtenues en début de grossesse, et possédaient la capacité de donner naissance à différents sous-types de cellules placentaires.
Selon les scientifiques, cette recherche « ouvre de nouvelles voies pour étudier les causes de l’infertilité, les complications pendant la grossesse et les implications à long terme pour la santé des mères et des bébés »[3].
NDLR : Afin d’identifier les gènes régissant l’identité des cellules souches placentaires, les chercheurs ont utilisé des cellules souches embryonnaires humaines issues d’embryons fabriqués dans le cadre de diagnostics pré-implantatoires. L’utilisation de ces cellules souches conduit à la destruction desdits embryons.
[1] Les chercheurs affirment que des « analyses complètes » ont validé « la supériorité de cette méthode » par rapport aux approches précédemment publiées (cf. Des chercheurs réussissent à générer du placenta humain à partir de cellules souches).
[2] Moriyah Naama et al, Pluripotency-independent induction of human trophoblast stem cells from fibroblasts, Nature Communications (2023). DOI: 10.1038/s41467-023-39104-1
[3] En effet, les femmes ayant vécu des complications lors de précédentes grossesses pourraient en faire explorer les causes, en utilisant des cellules dérivées de leur peau. Des cellules qui ont le même patrimoine génétique que celui qui a pu contribuer au dysfonctionnement du placenta.
Source : Medical Xpress, Hebrew University of Jerusalem (27/06/2023) – Photo : Natálie Šteyerová de Pixabay