Le Monde consacre un article à "l’alarmante pollution de l’eau par les médicaments". De nombreuses études, menées aussi bien en France qu’aux Etats-Unis, au Canada, au Brésil, en Finlande…, ont déjà largement démontré "la présence de traces de substances médicamenteuses ou de leurs dérivés (…), en particulier dans les eaux superficielles et souterraines, dans les eaux résiduaires, dans les boues des stations d’épuration utilisées en épandage agricole et dans les sols".
Cette pollution provient d’une part des urines et selles humaines et des animaux domestiques, des médicaments non utilisés et, d’autre part des rejets de l’industrie chimique et pharmaceutique, des élevages industriels d’animaux et de piscicultures, des hôpitaux… Et, si les eaux d’évacuation sont traitées, les résidus médicamenteux ne sont que partiellement détruits. "Ce sont donc des eaux chargées en traces d’antibiotiques, d’anticancéreux, d’analgésiques, d’antidépresseurs, d’anti-inflammatoires, d’hormones ou de bêtabloquants qui retournent dans les ruisseaux, les rivières et les eaux souterraines, où ces molécules se diluent, sans toutefois disparaître", "si bien qu’elles se retrouvent ensuite dans les réseaux d’eau potable et à la sortie du robinet", explique le quotidien.
Les effets de l’ingestion régulière de ces molécules sont aujourd’hui encore inconnus. Néanmoins, on a déjà pu constater que certaines substances médicamenteuses, en particulier hormonales, ont provoqué des altérations sexuelles voire un changement de sexe chez certains poissons…
Le Monde (Pierre Le Hir) 03/02/09