Biohacking en Russie et ailleurs : de Charybde et Scylla

Publié le 18 Fév, 2020

En Russie, des adeptes du « Biohacking », « un mouvement parti de la Silicon Valley qui consiste à “améliorer” le corps humain en y intégrant des artifices », s’implantent des puces sous la peau, pour « se faciliter la vie » : démarrer des voitures mais aussi « allumer des téléphones, des ordinateurs ou des imprimantes, surveiller sa température, stocker des informations médicales ». Des pratiques qui ne sont pas sans « risques de surveillance et de piratage ». Des puces utilisées sont au mieux approuvées à usage humain ou, pour celles implantées par Vladislav Zaïtsev, à usage vétérinaire, commandées pour 8$, réimplantées pour 28€. Le biohacking est aussi une bonne affaire financière…

 

D’autres cherchent à « vivre plus longtemps » cherchant à fabriquer un « hyper-humain » presque immortel. Pas de puce mais des prélèvements sanguins hebdomadaires, une vingtaine de tubes à essai, « destinés à de nombreuses analyses dont les résultats dicteront » une hygiène de vie. Elles peuvent s’accompagner d’ « analyses génétiques pour identifier tout facteur à risque héréditaire, évaluer son cholestérol et son glucose, sa densité osseuse ou son niveau d’hormone du stress (cortisol) » et d’une volonté farouche de surmonter les maladies comme le cancer, Alzheimer, les maladies cardiovasculaires.

 

Enfin, des biohackeurs se sont dirigés vers la thérapie génique comme l’américain Josiah Zayer qui a tenté de « modifier son génome grâce aux “ciseaux moléculaires” Crispr » (cf. Un biohacker accusé de « pratique médicale sans licence » et Les biohackers, bricoleurs de leur propre ADN). Contre quoi la Food and Drug Administration met en garde compte tenu des nombreux effets indésirables de la technique non maîtisée : « C’est très facile à faire si vous ne vous souciez pas des conséquences », explique Kiran Musunuru, professeur de génétique à l’Université de Pennsylvanie (cf. Les biohackers : bricoler le vivant). Par ailleurs, le biologiste russe Maxim Skoulatchev, spécialiste de la longévité à l’Université d’Etat de Moscou pense que « le vieillissement est, d’une manière ou d’une autre, comme un programme dans notre génome ». Il ajoute : « La seule façon de lutter contre le vieillissement est de briser ce programme, le pirater en quelque sorte » tout en prédisant « que les personnes très âgées développeront des problèmes de santé encore inconnus ».

 

 

AFP, Anna Malpas (18/02/2020)

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