Belgique : il donne ses gamètes à la science et devient père de deux enfants

Publié le 22 Avr, 2024

Ayant appris que ses parents avaient eu recours à un donneur de sperme, un habitant de Limbourg, en Belgique, âgé de 45 ans, a contacté son père biologique et son demi-frère grâce à une base de données internationales d’ADN (cf. Belgique : un donneur de sperme contraint d’accepter un test ADN). A cette occasion, il a découvert que ces derniers ignoraient l’existence des inséminations artificielles (cf. “PMA pour toutes” : les contorsions du droit en matière de filiation).

Son père biologique, un Liégeois âgé aujourd’hui de 71 ans, avait donné des échantillons de son sperme à la science quatre fois par mois entre 1974 et 1979, dans le cadre d’une étude sur la fertilité masculine. Son professeur d’obstétrique à la Vrije Universiteit Brussel (VUB) poussait en effet ses étudiants à faire ce type de don.

Bien qu’il n’ait « jamais autorisé l’utilisation de son sperme à d’autres fins » que la recherche, il a découvert que ses gamètes avaient été utilisés par son professeur pour concevoir « au moins deux enfants ».

Ce médecin, spécialiste de la fertilité, travaillait à l’UZ Brussel et l’hôpital Brugmann, en plus d’avoir son cabinet privé. Il est décédé en 2016.

La fondation Donorkinderen [1] exige une enquête à grande échelle avec la collaboration du Service public fédéral de la Santé, du Service public fédéral de la Justice, de la VUB, de l’UZ Brussel, de l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS) et de l’Ordre des médecins (cf. Droits des enfants nés par PMA : vers une timide avancée ?).

Complément du 26/04/2024 : Donorkinderen déclare avoir été contactée à 16 reprises, notamment par des anciens étudiants du professeur de la VUB.

« Bien sûr, nous espérons que ce scandale concernera le moins de monde possible, a déclaré la présidente de l’ASBL Steph Raeymaekers. Mais nous devons nous préparer à ce que d’autres cas soient révélés. »

 

[1] Il s’agit d’une fondation qui milite pour la défense du droit d’accès à leurs origines pour les personnes conçues par don.

Sources : Le Soir (19/04/2024) ; Le Spécialiste, Belga (25/04/2024)

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