Au Royaume-Uni, le programme « Pills by mail » rend possible l’avortement « à domicile » après un appel téléphonique ou vidéo. Mis en place de façon provisoire au début de la pandémie Covid-19, le programme pourrait être reconduit de façon permanente : les députés doivent se prononcer sous peu.
Les médecins britanniques sont très défavorables à ce programme. Ils se disent « préoccupés » par ce projet « controversé », qui va augmenter la « pression » sur les femmes. Six médecins généralistes sur sept craignent que ce nouveau service « n’incite davantage les femmes vulnérables à subir des avortements sous la pression de leurs conjoints violents ».
Jusqu’en avril dernier, toute femme demandant un avortement médicamenteux précoce –avant 10 semaines de grossesse- devait auparavant se rendre dans un hôpital pour une consultation en face à face. Aujourd’hui, les pilules abortives sont envoyées par La Poste après un simple appel, téléphonique ou vidéo. Sur 1000 médecins généralistes interrogés[1] [1], 82 % s’inquiètent de « la possibilité que des pilules abortives soient obtenues par tromperie pour une autre personne » et 86 % du risque que « les femmes les utilisent après dix semaines », ce qui va « à l’encontre des recommandations du NHS ». En effet, la Care Quality Commission recense au moins cinq cas de femmes qui ont pris les pilules après 10 semaines, « dont trois entre 20 et 24 semaines ».
« Les risques de coercition sont évidents, alerte John Deighan, président de la SPUC, tout comme les conséquences psychologiques sur les femmes qui doivent se débrouiller toutes seules avec leur grossesse interrompue. La triste réalité est que beaucoup plus de femmes seront probablement contraintes à l’avortement par un conjoint violent ».
[1] Enquête menée par Savanta ComRes, pour le compte de la Society for the Protection of Unborn Children (SPUC) et le Christian Concern.
Source : Daily Mail, Stephen Adams (13/03/2021) – Photo : Pixabay\DR