Atteinte d’une tumeur au cerveau, elle diffère sa chimiothérapie et tombe enceinte naturellement

Publié le 26 Avr, 2021

Diagnostiquée à 33 ans d’un cancer incurable, Carly Beasley voit s’évanouir ses projets de fonder une famille. Une grosse tumeur au cerveau lui est découverte deux mois après son mariage. Il s’agit d’une tumeur cérébrale à croissance lente, un oligodendrogliome. Carly subit immédiatement une première opération, qui permet de retirer 90% de la tumeur. Vue la croissance lente de cette tumeur, les médecins lui laissent la possibilité de différer la suite de ses traitements. Tout en précisant que son espérance de vie n’excèdera pas 14 ans, quels que soient les traitements et opérations dont elle pourrait bénéficier à l’avenir.

 

« Tout au long du processus, les médecins m’ont demandé si je voulais fonder une famille »

 

Depuis son mariage avec Kris en 2018, elle espère en vain une grossesse. D’après les oncologues, les traitements de radiothérapie et de chimiothérapie dont elle a besoin « la laisseront incapable de concevoir naturellement ». Ils lui conseillent de procéder à un prélèvement d’ovocytes en vue d’une FIV post-traitements[1].

 

Une lune de miel maintenue

 

Kris et Carly font le choix de différer les soins, et partent en voyage. « C’était exactement ce dont nous avions besoin à ce stade, pouvoir nous détendre et nous changer les idées ». Ils parcourent le monde, visitant plusieurs pays, pour qu’elle puisse « vivre sa vie pleinement » tant qu’elle se « sent bien » et tant que les examens de contrôle montrent une progression minimale de la tumeur.

 

« Si je dois avoir un enfant naturellement, cela arrivera »

 

Fin 2020, cependant, les médecins alertent : une nouvelle opération ne peut plus attendre. Chirurgie, radiothérapie et chimiothérapie sont programmées à partir du mois de février 2021. « J’essaie de me concentrer sur les aspects positifs et les soins que j’ai reçus ont été incroyables » explique-t-elle. « Nous avons essayé d’avoir un bébé l’année dernière mais cela ne s’était pas produit. Je ne voulais plus attendre et si je dois avoir un enfant naturellement, cela arrivera ».

 

Et l’incroyable s’est produit, puisque le 1er janvier, à peine quelques semaines avant la date de l’opération, Kris et Carly apprennent qu’ils attendent un enfant. « C’était la meilleure façon de commencer 2021. Quand j’ai vu le résultat du test de grossesse, j’étais si heureuse et ravie ! ». L’opération de retrait de la tumeur cérébrale peut se faire pendant la grossesse, mais une IRM précisera si elle peut attendre la naissance, prévue en septembre prochain. « Ce que j’ai appris au cours de tout ce processus, c’est que la meilleure façon de faire face aux situations c’est d’aborder les difficultés une par une » conclut la future maman, dont le bébé est en bonne santé.

 

 

[1] En réalité, il existe plusieurs techniques de préservation de la fertilité en cas de cancer. Parmi celles-ci, la cryoconservation de tissu ovarien (CTO) permet d’envisager une conception naturelle sans recours à la FIV. Un prélèvement de tissu ovarien est réalisé avant les traitements gonadotoxiques. Les fragments prélevés, contenant de nombreux follicules immatures, sont congelés. A l’issue des traitements contre le cancer, une autogreffe du tissu ovarien est effectuée. On note une reprise de l’activité ovarienne dans plus de 90 % des cas, avec un taux de grossesse de 30 % dont environ 50 % de grossesses spontanées. Cette technique est également utilisable chez les jeunes filles pré-pubères.

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