Le 20 juillet dernier, en Allemagne, ont été révélées les malversations d’un chirurgien de l’hôpital universitaire de Göttingen, en Basse-Saxe. Ce dernier aurait procédé à la falsification des "résultats d’analyse de 23 de ses patients malades du foie, afin de faire baisser, sur le papier, leur chance de survie sans transplantation", les rendant ainsi "prioritaires sur la liste d’attente des receveurs potentiels [qui] est établie par l’organisation indépendante Eurotransplant". Cette organisation est une fondation privée d’utilité publique chargée d’assurer dans dix-sept pays européens dont l’Allemagne, "la gestion et l’attribution des organes, selon un catalogue de critères biens définis".
Mais en Allemagne, cette pratique n’est pas nouvelle puisque début août, "l’hôpital de Regensburg, en Bavière indiquait avoir constaté les mêmes irrégularités, commises par le même praticien lorsque celui-ci travaillait dans l’établissement entre 2004 et 2006".
Par conséquent, une enquête a été ouverte afin que la justice détermine si "ces pratiques ont pu causer la mort de personnes réellement prioritaires qui n’ont pas bénéficié à temps d’une transplantation", et préciser "s’il y a eu corruption".
Par ailleurs, lundi 6 août 2012, un quotidien allemand révélait "une augmentation des transplantations réalisées ‘en procédure accélérée’ ", qui consiste, en temps normal, à autoriser un hôpital à "attribuer [un organe] à l’un de ses patients s’il ne trouve pas preneur dans le circuit habituel".
Cette augmentation serait d’autant plus inquiétante qu’elle concernerait "un quart voire un tiers des opérations". Ainsi, le "soupçon [commence à émerger] que de nombreux hôpitaux pourraient manipuler eux-aussi les données des organes prélevés par leurs services", et les présenter comme moins sains qu’ils ne sont, afin de contourner la liste d’attente d’Eurotransplant et d’en disposer directement ».
Le Monde 10/08/12 – RFI 09/08/12