Au Québec, l’interdiction de la rémunération des donneurs de gamètes engendre un tourisme procréatif : "avant 2004, 80% des dons de sperme venaient de "donneurs" d’ici. Aujourd’hui, plus de 80% des "dons" sont importés des Etats-Unis", explique le Dr François Bissonnette, président de l’Association canadienne de fertilité et d’andrologie. C’est pourquoi, ce médecin propose la création d’une banque nationale de sperme, gérée par l’Etat, qui indemniserait les "donneurs" et qui contrôlerait le nombre de dons.
Pour le professeur d’éthique Bernard Keating, de l’Université de Laval, les interdictions ont été adoptées pour éviter la commercialisation du corps humain qui est une atteinte à la dignité humaine. Il s’interroge cependant sur les "effets pervers des interdits posés" et souhaite que l’on réglemente ce marché.
Demain la cour suprême entendra les procureurs du Québec qui contestent l’intention d’Ottawa de réglementer certains actes liés à la procréation assistée. Le Québec comme d’autres états estime que les actes réglementés relèvent du domaine de la santé et sont donc de compétence provinciale.
Cyberpresse.ca 22/04/09