Dans la revue médicale Suisse, Medhyg, le journaliste Jean-Yves Nau revient sur le décret paru au Journal Officiel français le 3 juillet dernier concernant le dépistage de la trisomie 21 (cf. Synthèse de presse du 03/07/09).
Il en rappelle tout d’abord le principe : "Toute femme enceinte, quel que soit son âge, est informée de la possibilité de recourir à un dépistage combiné permettant d’évaluer le risque de trisomie 21" et souligne que ce dépistage longtemps réservé aux femmes ayant "passé un certain âge", devient généralisé. Désormais, toute femme enceinte recevra une information "adaptée" lui permettant de recourir ou non au dépistage prénatal.
Les analyses portant sur les marqueurs sériques maternels devront être précédées d’une information portant sur le risque pour l’enfant à naître d’être atteint d’une maladie d’une particulière gravité et le journaliste précise que ce que l’on recherche est "un risque pour l’enfant à naître d’être atteint de la maladie" et que cela ne permet pas d’établir un diagnostic de cette maladie.
Jean-Yves Nau s’étonne que ne soit pas précisée la longueur des consultations nécessaires pour donner l’ensemble des explications aux femmes enceintes. Rien n’est prévu non plus pour s’assurer que la femme a bien compris les informations qu’on lui a données. Et surtout, il dénonce une carence : "rien n’est dit, enfin, de la possibilité pour la femme qui, sachant qu’elle va donner la vie à un enfant trisomique, refuse d’avoir recours à une interruption de grossesse et ce alors même que le programme national de dépistage systématiquement proposé n’a pas d’autre objectif que de prévenir de telles naissances".
Jean-Yves Nau conclut en s’interrogeant sur la place des personnes handicapées : "quelle véritable place notre société entend-elle leur réserver ?".
Medhyg.ch (Jean-Yves Nau) 16/07/09