Des « mini-placentas » pour comprendre la pré-éclampsie

Publié le 19 Jan, 2024

Des scientifiques ont cultivé des « mini-placentas » en laboratoire et les ont utilisés pour comprendre comment le placenta se développe et interagit avec la paroi interne de l’utérus. Leur objectif est de mieux comprendre et, à l’avenir, de traiter la pré-éclampsie.

L’étude, publiée dans Cell Stem Cell [1], montre qu’il est possible « d’expérimenter sur un placenta humain en développement ».

Le rôle déterminant du placenta

Le développement du placenta au cours des premières semaines de grossesse est crucial pour qu’elle aboutisse. Au cours de cette période, le placenta s’implante dans l’endomètre, la muqueuse de l’utérus de la mère.

Les interactions entre les cellules de l’endomètre et les cellules du placenta sont essentielles pour augmenter l’apport sanguin maternel au placenta, nécessaire à la croissance et au développement du fœtus. Lorsque ces interactions ne fonctionnent pas correctement, elles peuvent entraîner des complications, telles que la pré-éclampsie, une affection qui provoque une hypertension artérielle pendant la grossesse. La pré-éclampsie survient dans environ six cas de première grossesse sur cent et peut mettre en danger la santé de la mère et du bébé.

Des « modèles » très fidèles

Le professeur Ashley Moffett du département de pathologie de l’université de Cambridge et ses collègues du Friedrich Miescher Institute, en Suisse, et du Wellcome Sanger Institute, à Cambridge, ont cultivé ces « organoïdes de trophoblaste » à partir de cellules placentaires. Ils « modélisent si fidèlement le placenta à un stade précoce » que les tests de grossesse du commerce deviennent positifs (cf. « Embryons de synthèse » humains : les annonces se multiplient).

Dans la présente étude, les chercheurs ont identifié des protéines particulières « cruciales » pour aider les organoïdes à se développer. Ces protéines contribueront à une implantation réussie.

Les chercheurs ont également découvert plusieurs gènes qui régulent le flux sanguin et facilitent l’implantation. Ce qui, selon le professeur Moffett, « fournit des pistes pour de futures recherches visant à mieux comprendre la pré-éclampsie et les troubles similaires ».

 

[1] Human uterine natural killer cells regulate differentiation of extravillous trophoblast early in pregnancy, Cell Stem Cell (2024). DOI: 10.1016/j.stem.2023.12.013

Source : Medical Xpress, University of Cambridge (17/01/2024)

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