Vers un nouveau médicament pour traiter les fausses couches à répétition ?

Publié le 13 Jan, 2020

Une étude menée par l’Université de Warwick en Grande-Bretagne indique qu’un médicament « à l’origine prescrit contre le diabète » agit « sur la muqueuse utérine » et pourrait être prometteur pour prévenir la survenue de fausses couches à répétition. Les fausses couches à répétition sont définies comme « la perte de deux ou plus grossesses consécutives ».

 

Dans une précédente étude, cette équipe de chercheurs avait constaté « qu’un manque de cellules souches au niveau de la muqueuse utérine (ou endomètre) pouvait être une cause de fausses couches à répétition ». Ces cellules « protègent en effet les cellules spécialisées du stress et de l’inflammation, ce qui favorise ainsi la bonne implantation d’un embryon ». Forts de ces résultats, et après avoir découvert « qu’une famille d’antidiabétiques, les gliptines, ciblaient une enzyme agissant directement sur les cellules souches de la muqueuse utérine », les chercheurs ont décidé de tester « l’efficacité d’un médicament, la sitagliptine », qui inhibe cette enzyme.

 

L’essai clinique mené « auprès de 38 femmes de 18 à 42 ans ayant déjà vécu cinq fausses couches successives en moyenne », pendant trois cycles menstruels, a permis de montrer « une hausse de 68% en moyenne du nombre de cellules souches chez les femmes ayant pris l’antidiabétique, tandis qu’aucune hausse significative n’a été observée dans le groupe témoin ». Et « le suivi des participantes a révélé qu’il n’y avait plus de perte de grossesses normales [1] chez celles qui prenaient de la sitagliptine ». Par ailleurs, « aucun effet secondaire grave n’a été rapporté ».

 

Pour le professeur Jan Brosens, co-auteur de l’étude publiée dans la revue EBioMedicine[2], « il existe actuellement très peu de traitements efficaces pour les fausses couches et c’est le premier qui vise à normaliser l’utérus avant la grossesse ». Le professeur Siobhan Quenby, également co-auteur, reste prudent en indiquant que « ce traitement doit encore être testé dans un essai clinique à grande échelle ».

 


[1] Au niveau chromosomique.

[2]  « Impact of sitagliptin on endometrial mesenchymal stem-like progenitor cells: A randomised, double-blind placebo-controlled feasibility trial » is published in EBioMedicineDOI: 10.1016/j.ebiom.2019.102597

Medical Press, University de Warwick (09/01/2020)

 

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